L’OCDE appelle à réfléchir au nucléaire après Fukushima

Les représentants de 33 pays réunis le 7 juin à Paris se sont dit déterminés à repenser la sûreté nucléaire après la catastrophe de Fukushima, mettant en avant la nécessité d'une coopération internationale accrue pour les centrales existantes et celles à venir.

«On ne peut pas continuer à penser comme on pensait avant Fukushima. Ce que nous a appris cette catastrophe, ce qu'il faut en retenir, c'est qu'il suffit d'un accident dans une centrale pour avoir des conséquences terribles et irréversibles sur l'humain et sur l'environnement", a jugé Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre française de l'Écologie.

"Il est impératif d'améliorer la coopération en matière de sûreté nucléaire civile, au niveau international, car elle n'est pas encore à son meilleur niveau", a souligné la ministre, qui présidait cette rencontre au siège de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

"Des convergences très concrètes et précises ont pu être trouvées", a-t-elle assuré au cours d'une conférence de presse à l'issue du séminaire, organisé par la France au titre de la présidence du G8 et qui regroupait ces huit pays membres ainsi que ceux appartenant à l'Agence de l'OCDE pour l'énergie nucléaire (AEN).

En matière de prévention des risques nucléaires, un "large consensus s'est dégagé" pour que "tous les pays disposant d'installations nucléaires réalisent des audits de sûreté (...) directement issus des premiers éléments de retour d'expérience de l'accident de Fukushima", selon un communiqué publié à l'issue du séminaire.

Ces "stress-tests sont la priorité des priorités pour identifier les vulnérabilités" et "le G8 encourage les autres pays à faire de telles évaluations" de leurs centrales, a déclaré la représentante du gouvernement allemand, Ursula Heinen-Esser.

La ministre suisse de l'Énergie, Doris Leuthard, a quant à elle insisté sur l'importance du principe de "revue par les pairs" pour fonder une culture de la sûreté dans tous les pays du club nucléaire et établir des "critères de sécurité auxquels se référer".

Mme Leuthard a ainsi ardemment souhaité que cette évaluation des installations d'un pays par des experts étrangers devienne "obligatoire" et que les résultats en soient rendus publics.

Les inquiétudes sur la sécurité de l'atome, ravivées par le très grave accident au Japon, ont poussé l'Allemagne et la Suisse à annoncer qu'elles abandonnaient le nucléaire.

La France, elle, reste résolument engagée dans cette voie qui représente les trois quarts de sa production d'électricité.

"Il n'y a pas eu de débat sur la question", a assuré Mme Kosciusko-Morizet. "En revanche, il y a eu un accord général incontesté pour dire que la sûreté nucléaire est première (...) et passe par la coopération internationale et des regards croisés", a-t-elle déclaré.

Les participants ont ainsi jugé nécessaire de renforcer le rôle de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), la présidence française lui demandant en outre de "revoir ses normes de sûreté à la lumière de l'accident de Fukushima et de veiller à leur bonne application", en particulier dans les zones sismiques et en tenant compte de l'ensemble des risques naturels.

En matière de gestion d'une crise nucléaire comme celle survenue début mars au Japon, les pays participants confirment leur volonté de mettre en place des "équipes d'intervention rapide" et d'harmoniser les procédures.

Après le Sommet du G8, qui s'est déroulé fin mai à Deauville, ce séminaire visait à préparer une conférence ministérielle de l'AIEA sur la sûreté nucléaire, du 20 à 24 juin.

AFP/VNA/CVN

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