"Douch" dirigeait la prison de Tuol Sleng, également connue sous le nom de camp S-21, où plus de 15.000 personnes ont été torturées avant d'être exécutées dans le cadre de vastes purges organisées par la direction du "Kampuchéa démocratique", l'ancien régime de Pol Pot, décédé en 1998.
"S-21 (faisait partie) intégrante et jouait vraiment un rôle vital dans l'attaque à grande échelle contre la population du Cambodge", a déclaré la procureure Chea Leang, à la reprise des débats au procès de "Douch", qui se déroule à Phnom Penh, sous la supervision des Nations unies.
"Les crimes de l'accusé faisaient partie de cette attaque", a ajouté la procureure, alors que "Douch", 66 ans, dont le vrai nom est Kaing Guek Eav, prenait des notes.
"La politique était que personne ne pouvait sortir vivant de S-21", a déclaré le procureur canadien Robert Petit.
Sous les ordres directs de l'accusé et parfois de ses propres mains, des personnes détenues à S-21 ont été soumises de manière intentionnelle à des souffrances physiques et mentales intenses dans le but de leur soutirer des aveux et parfois d'infliger une punition, a-t-il dit.
"Les victimes étaient battues avec des cannes en rotin et des fouets, électrocutées ou étouffées avec des sacs en plastique attachés de force autour de leurs têtes, déshabillées et leurs parties génitales soumises à des décharges électriques", a indiqué le procureur avant de préciser que "l'accusé a admis que les coups de canne étaient le plus souvent utilisés parce que d'autres formes de torture prenaient trop de temps".
"Douch" a admis le 31 mars, devant une cour parrainée par l'ONU au Cambodge, sa responsabilité dans des crimes commis dans un centre de détention et a demandé aux victimes de lui pardonner.
AFP/VNA/CVN