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La résolution du Conseil de sécurité, adoptée peu après que le Premier ministre sortant Nouri al-Maliki a accepté de céder le pouvoir, réclame le désarmement et la dissolution immédiats de l'État islamique (EI) ainsi que du Front al-Nosra en Syrie, et des autres formations liées à al-Qaïda.
Le Conseil de sécurité des Nations unies réuni, le 15 août au siège de l'organisation internationale à New York |
Il s'agit de la mesure la plus concrète et la plus étendue prise à ce jour par le Conseil face à l'avancée de l'EI. Le texte est placé sous le chapitre VII de la Charte des Nations unies, ce qui permet de recourir à des sanctions, voire à la force, pour le faire appliquer mais n'autorise pas pour l'instant d'opération militaire.
Parallèlement, les ministres des Affaires étrangères de l'UE, réunis en urgence vendredi sous la pression de la France, se sont mis d'accord à Bruxelles sur la livraison d'armes aux forces kurdes qui combattent l'EI dans le nord de l'Irak.
Sur le terrain, les États-Unis ont annoncé qu'un drone avait détruit deux véhicules de l'EI au sud de la ville de Sinjar (Nord). Ces frappes font suite à des informations émanant des forces kurdes sur une attaque jihadiste de grande ampleur dans le village de Kawju, au Sud de la ville de Sinjar, a expliqué Washington.
Par ailleurs, des responsables kurdes et yazidis, cités par plusieurs médias occidentaux, ont fait état d'un massacre qui aurait été perpétré vendredi 15 août par l'EI dans le village de Kocho, à une quarantaine de km de Sinjar. Les jihadistes auraient tué ou enlevé plusieurs dizaines de Yazidis après les avoir sommés de se convertir à l'islam, selon ces informations qui n'ont pas pu être confirmées de façon indépendante dans la nuit des 15 ezt 16 août.
Des dizaines de milliers de Yazidis, kurdophones non musulmans, avaient trouvé refuge dans cette zone des Monts Sinjar.
"Grand pas en avant"
L'ambassadeur irakien à l'ONU, Mohamed Ali Alhakim lors de la session le 15 août |
Face à cette avancée foudroyante et à l'incapacité des forces gouvernementales à la stopper dans un pays miné par les divisions, les pressions internes et internationales se sont accrues sur M. Maliki, pour le pousser à céder le pouvoir.
Ses détracteurs l'accusent d'avoir alimenté le chaos, surtout la montée en force des jihadistes, en menant une politique autoritaire excluant la minorité sunnite dans un pays majoritairement chiite.
Lâché par ses alliés américain et iranien, des membres de son propre bloc chiite et la plus haute autorité religieuse chiite du pays, M. Maliki a annoncé jeudi 14 août qu'il renonçait à un 3e mandat, cédant le pouvoir au Premier ministre désigné Haïdar al-Abadi, membre du même bloc politique appelé à former un gouvernement d'union.
La décision de M. Maliki a été qualifiée de "grand pas en avant" par les États-Unis et de "pas historique" par l'ONU.
Au lendemain de son départ, d'importantes tribus sunnites ont pris les armes vendredi 15 août dans la province d'Al-Anbar frontalière de la Syrie (Ouest) contre les insurgés, a affirmé cheikh Abdeljabbar Abouricha, un chef tribal.
Le général Ahmed Saddak, de la police d'Al-Anbar, a fait état du soutien des forces de sécurité gouvernementales à ce mouvement, affirmant : "Nous n'arrêterons pas avant la libération d'Al-Anbar", où les insurgés contrôlent plusieurs secteurs depuis janvier.
Depuis le 9 juin, l'EI s'est également emparé de pans entiers du territoire au Nord de Bagdad ne rencontrant quasiment aucune résistance des forces armées. Fort de ses succès en Irak et en Syrie, il a proclamé un califat à cheval entre les deux pays sur les zones qu'il contrôle et où il est accusé de persécution des minorités, d'exécutions sommaires et de viols.
AFP/VNA/CVN