Ukraine : plus de 2.000 morts au total, bras de fer autour du convoi humanitaire russe

Plus de 2.000 personnes ont été tuées en quatre mois de conflit en Ukraine entre forces régulières et séparatistes, selon un nouveau bilan alarmant de l'ONU, tandis que l'acheminement d'une aide humanitaire russe faisait l'objet d'un bras de fer mercredi 13 août entre Moscou et Kiev.

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Signe de l'intensification du conflit, le nombre de victimes dans l'Est de l'Ukraine a doublé depuis le précédent bilan établi il y a quinze jours, qui était alors de 1.129 morts, a indiqué la porte-parole du Haut Commissariat des Nations unies pour les droits de l'homme Cécile Pouilly.

Le convoi chargé de plus de 1.800 tonnes d'aliments, de médicaments et de générateurs, stationné sur un aérodrome militaire de Voronej, à 300 km de la frontière ukrainienne, le 13 août

Le nombre de morts atteint désormais 2.086, et celui des blessés 4.953, dont au moins 30 enfants, a précisé Mme Pouilly. Ce bilan tient compte des victimes au sein des forces armées, des groupes armés et parmi la population civile.

Encore ces nouveaux chiffres sont-ils qualifiés "d'estimation très prudente" par l'ONU au vu d'une situation qui se dégrade rapidement pour la population, et en raison des difficultés de communication dues aux combats.

Mais alors que le sort des civils devient de plus en plus tragique, un convoi humanitaire russe de près de 300 camions était toujours bloqué mercredi 13 août dans le Sud de la Russie en raison d'un bras de fer entre Moscou et Kiev sur les modalités de la distribution de l'aide sur le sol ukrainien.

Convoi humanitaire russe bloqué

Le convoi chargé, selon Moscou, de plus de 1.800 tonnes d'aliments, de médicaments et de générateurs, était en conséquence stationné mercredi 13 août sur un aérodrome militaire de Voronej, à 300 km de la frontière ukrainienne, a constaté un photographe sur place, ce qui signifie qu'il n'a quasiment pas progressé depuis 24 heures.

Les autorités ukrainiennes exigeaient que la cargaison soit déchargée au poste frontière le plus proche, voisin de la région de Kharkiv (Nord Est de l'Ukraine), puis rechargée dans d'autres camions confiés à la Croix-Rouge, ce que la Russie a refusé selon Kiev.

L'Ukraine a proposé en soirée une autre solution. "L'aide pour Lougansk passe par un poste-frontière proche de cette ville, les douaniers, gardes-frontières ukrainiens et représentants de l'OSCE inspectent la cargaison à la frontière russo-ukrainienne. La mission roule ensuite par le territoire contrôlé par les séparatistes. Arrivée à Lougansk, l'aide est distribuée aux civils par la Croix-Rouge", a indiqué le porte-parole de la présidence ukrainienne Sviatoslav Tsegolko.

Au cours d'une conversation téléphonique avec le président ukrainien mercredi 13 août, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a proposé pour sa part que l'ONU se joigne au Comité international de la Croix-Rouge pour coordonner la mission humanitaire pour Lougansk, toujours selon Kiev.

Sous le choc, une femme dans une rue de Yasynuvata près de Donetsk en Ukraine après un pillonage de son quartier, le 12 août

Lougansk est, avec Donetsk, un des deux derniers bastions des séparatistes, qui ont été contraints à des reculs importants face à une offensive ukrainienne d'ampleur depuis plus d'un mois.

À Lougansk, qui comptait 500.000 habitants avant les hostilités, les autorités dénoncent une situation "critique" alors que la ville n'a plus d'électricité ni d'eau courante depuis onze jours.

Le porte-parole militaire Andriï Lyssenko a indiqué mercredi 13 août qu'une opération y était en cours pour reprendre la ville aux insurgés, sans donner plus de précisions.

Mais c'est à Donestk que l'armée ukrainienne mène depuis plus d'un mois sa principale offensive avec pour but d'isoler cette ville d'un million d'habitants avant les combats. Le pilonnage d'artillerie ukrainienne paraît avoir considérablement affaibli les positions séparatistes, au prix de nombreuses victimes civiles.

Poutine en Crimée

Le président russe Vladimir Poutine est pour sa part arrivé mercredi 13 août en Crimée, péninsule ukrainienne rattachée en mars à la Russie, pour présider une réunion de son Conseil national de sécurité qui devrait évoquer notamment la situation en Ukraine.

Il devait ensuite s'exprimer jeudi 14 août, toujours en Crimée, devant des députés russes.

AFP/VNA/CVN

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