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Dans le même temps, le président américain Barack Obama a affirmé que les frappes aériennes américaines contre les jihadistes de l'État islamique (EI) avaient brisé le siège des monts Sinjar, dans le Nord du pays, où étaient coincés des milliers de réfugiés yazidis chassés par les insurgés.
Combattants kurdes sur la ligne de front à Khazer, 40 km à l'Ouest d'Erbil, le 14 aoû |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La communauté internationale a intensifié ses efforts pour fournir de l'aide humanitaire aux personnes déplacées par l'offensive de l'EI, ainsi que des armes et du matériel aux forces kurdes qui luttent contre eux.
Sur le plan politique, au terme de mois de crise et des critiques de plus en plus virulentes contre lui, M. Maliki a décidé de jeter l'éponge, après avoir passé huit années au pouvoir et tout fait pour y rester.
Le président de la République Fouad Massoum avait chargé lundi 11 août M. Abadi, un membre du parti Dawa de M. Maliki, de former un nouveau gouvernement. Mais M. Maliki, qui ne cachait pas sa volonté de briguer un troisième mandat, avait qualifié cette décision de violation de la Constitution.
Et même lâché par ses alliés iranien et américain, et des membres de son propre bloc chiite, il avait affirmé qu'il n'avait pas l'intention de quitter le pouvoir sans une décision de la Cour fédérale, qu'il a saisie.
Les nombreux détracteurs de M. Maliki, un chiite de 63 ans, imputent le chaos dans le pays, et notamment la montée en force des jihadistes, à sa politique d'exclusion des sunnites et son autoritarisme.
À charge désormais pour M. Abadi, qui a obtenu un soutien international massif, de former un gouvernement d'union qui aura la lourde tâche de sortir le pays de sa plus grave crise depuis des années.
Des centaines de milliers de personnes ont été jetées sur les routes par l'offensive fulgurante lancée le 9 juin par l'EI qui s'est emparé de pans entiers du territoire au Nord, à l'Ouest et à l'Est de Bagdad.
Depuis une dizaine de jours, les jihadistes ont avancé vers le Kurdistan autonome chassant des dizaines de milliers de membres des minorités chrétienne et yazidie (minorité kurdophone et non musulmane) de leurs villes, à Sinjar et Qaraqosh notamment, tombées aux mains de l'EI. Les forces kurdes dépassées tentent de les freiner.
"Vie innocentes sauvées"
Des irakiens de la communauté des Yazidi traversent la frontière irako-syrienne sur le pont traversant la rivière Tigris, à Fishkhabur dans le Nord de l'Irak, le |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Nous avons brisé le siège de l'EI dans les monts Sinjar et avons sauvé beaucoup de vies innocentes", a déclaré jeudi 14 août M. Obama, tout en précisant que l'armée américaine allait poursuivre ses frappes aériennes contre les jihadistes dans le Nord, débutées le 8 août. "Il est peu probable que nous devions poursuivre les largages d'aide humanitaire au-dessus des montagnes", a-t-il souligné.
Selon le Pentagone il restait jeudi 14 août entre 4.000 et 5.000 Yazidis dans les monts Sinjar, plusieurs milliers d'entre eux ayant réussi à quitter la montagne ces derniers jours.
À Dohuk, au Kurdistan autonome où nombre d'entre eux ont trouvé refuge après avoir fui via la Syrie, les déplacés très affaiblis ont témoigné de l'horreur survenue dans leurs villages avec l'arrivée des jihadistes, qui ont pourchassé les Yazidis dans les rues, abattant des jeunes hommes et enlevant les femmes.
La communauté internationale s'est mobilisée pour aider les déplacés au Kurdistan : le Royaume-Uni a procédé dans la nuit à de nouveaux largages d'aide humanitaire, avant d'indiquer en début de soirée la suspension "les largages d'aide humanitaire" sur les monts Sinjar, "étant donné que l'approvisionnement semble être suffisant".
Le Conseil de sécurité de l'ONU votera vendredi 15 août des mesures visant à couper les vivres des jihadistes en Irak et en Syrie, alors que l'Union européenne doit tenir à Bruxelles une réunion d'urgence des ministres des Affaires étrangères.
AFP/VNA/CVN