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La crise humanitaire s'aggravant dans le Nord du pays, les Occidentaux s'employaient à augmenter l'aide aux minorités chrétienne et yazidie chassées de leurs villes par les jihadistes de l'État islamique (EI) qui se sont emparés depuis le 9 juin de pans entiers du territoire au nord, à l'ouest et à l'est de Bagdad.
Un hélicoptère irakien transportant des déplacés yazidis et de l'aide humanitaire s'est écrasé peu après son décollage dans les monts Sinjar, selon des officiers. La députée yazidie Vian Dakhil a été blessée dans le crash, de même qu'une journaliste du New York Times et un photographe freelance. Le pilote a été tué.
Des forces de sécurité irakiennes patrouillent dans les rues de Bagdad, le 12 août |
Après l'ONU, les États-Unis, l'Union européenne, la France et la Grande-Bretagne, les voisins iranien chiite et saoudien sunnite ont salué la nomination lundi 11 août de M. Abadi par le président Fouad Massoum, de même que la Ligue des États arabes, l'Irak devant ainsi tourner la page du très contesté Nouri al-Maliki.
Washington a aussitôt exhorté M. Abadi, qui a en principe jusqu'au 10 septembre pour nommer ses ministres, à former "dès que possible" son gouvernement et à l'élargir à toutes les forces politiques dans un pays longtemps déchiré par les divisions confessionnelles.
Pour le président Barack Obama, ce cabinet doit "unir le pays dans la lutte contre l’EI".
Et pour les aider dans cette lutte, Washington a transféré des armes aux combattants kurdes qui tentent de repousser les jihadistes dans le nord. Londres a de son côté annoncé qu'elle acheminerait aux forces kurdes du "matériel militaire d'autres États contributeurs" sans préciser lesquels.
Maliki "fini politiquement"
Après avoir été poussé vers la sortie par les États-Unis, M. al-Maliki, le Premier ministre sortant, a aussi perdu le soutien d'un autre allié, le voisin chiite iranien.
Lundi 11 août, il a dénoncé la nomination de M. Abadi, un ancien proche, comme "une violation de la Constitution" menée selon lui avec le soutien des États-Unis.
Mais même s'il cherche à s'agripper à son poste après huit ans au pouvoir, M. Maliki semble avoir bel et bien avoir perdu sa bataille après avoir été lâché de toutes parts, ses détracteurs comme ses anciens alliés imputant le chaos dans le pays à sa politique d'exclusion des sunnites et à son autoritarisme.
C'est cette marginalisation de la minorité sunnite dans un pays majoritairement chiite qui a alimenté l'offensive des jihadistes sunnites, accusent-ils. Selon une règle non écrite en Irak, le poste de Premier ministre, la plus haute charge du pays, revient à un chiite.
Mais M. Maliki, qui reste commandant en chef des forces armées jusqu'à la prestation de serment de son successeur, s'est empressé de demander à ses troupes de rester à l'écart de la crise politique.
Comme d'ailleurs le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, qui a jugé "impératif" que "les forces de sécurité n'interviennent pas dans le processus politique".
AFP/VNA/CVN