Gaza : la trêve tient, nouvelle chance pour les négociations

La trêve tenait jeudi 14 août entre Israël et le Hamas, après des craintes suscitées par des tirs de roquettes et des raids aériens durant la nuit, donnant une chance aux négociations au Caire de solidifier cette pause des combats.

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La fragile trêve a failli voler en éclats comme toutes les précédentes, avec de nouveaux tirs de roquettes sur Israël et des frappes aériennes sur l'enclave côtière dans la nuit alors même qu'était annoncée au Caire la prolongation pour cinq jours d'un cessez-le-feu scrupuleusement respecté de part et d'autre depuis lundi 11 août.

Mais les armes se sont à nouveau tues vers 00h00 GMT, et Gaza revenait à un semblant de vie aussi normale que possible sous le bourdonnement constant des drones israéliens, dans la dévastation et l'angoisse épuisante du lendemain.

Yussef, un enfant palestinien de 8 ans, transporte du pain dans un sac alors qu'ils se dirige dans un immeuble à Beit Hanun, dans le Nord de la bande de Gaza, où il passe ses nuits avec son père, le

Mohammed Ibrahim, un habitant de Chajaya, banlieue à l'Est de la ville de Gaza, ne cachait pas son scepticisme face aux soubresauts des négociations et à la succession de cessez-le-feu éphémères. "Ce cessez-le-feu est une absurdité. Nous voulons de la stabilité ici, ne pas avoir à revenir et repartir chaque jour, dormir là une nuit et ailleurs le lendemain. Vous le voyez bien ma maison est détruite, nos vies sont détruites", soupire-t-il.

Côté israélien, au moins 10.000 personnes étaient rassemblées à Tel Aviv, selon les médias, sous le slogan de "Le Sud (les villes frontalières de Gaza, ndlr) refuse de se taire", pour exiger du gouvernement une solution durable au conflit avec le Hamas.

"Cesser de jouer sur les mots"

Alors que les pourparlers sont prolongés au Caire, l'armée israélienne se tient prête à toute éventualité "parce que les opérations ne sont pas encore terminées". Des bruits de bottes qui "ne font pas peur" au Hamas, a rétorqué un de ses porte-parole à Gaza, Fawzi Barhoum.

Mais malgré les vociférations des deux camps, le médiateur égyptien a annoncé mercredi 13 août une prolongation pour cinq jours du cessez-le-feu. Depuis, Israéliens et Palestiniens ont quitté Le Caire, où les seconds ont annoncé qu'ils seraient de retour samedi 16 août.

L'Égypte, dont les relations avec le Hamas sont au plus bas, tente d'arracher aux deux parties aux exigences irréconciliables un compromis pour mettre un terme au cycle de violence à sa frontière.

Ses responsables font la navette entre négociateurs israéliens et palestiniens, les premiers réclamant la démilitarisation de l'enclave palestinienne et les seconds faisant de la levée du blocus imposé depuis sept ans par Israël à 1,8 million de Gazaouis une condition sine qua non à tout arrêt des hostilités.

Khalil al-Haya, membre du bureau politique du Hamas, a répété jeudi 14 août les exigences des Palestiniens : "une levée du blocus définitive et permanente" et une ouverture sur la mer, estimant qu'il n'était "pas du droit de l'ennemi de nous priver de notre port". Il a cependant souligné qu'il y avait "encore de réelles chances de parvenir à un accord", précisant qu'il fallait pour cela que "l'ennemi cesse de jouer sur les mots". À plusieurs reprises, les Palestiniens ont affirmé que les négociations avaient échoué en raison d'une reformulation de dernière minute opérée les Israéliens.

Les deux parties se sont laissées jusqu'à mardi à 00h01 pour négocier. Un arrêt des hostilités annoncé trois quarts d'heure seulement avant l'expiration de la précédente trêve de 72h.

Le cabinet de sécurité du gouvernement israélien se réunissait jeudi 14 août à Tel-Aviv pour évoquer la suite à donner à l'opération et aux négociations en cours au Caire.

Nouvelles discussions dans un mois ?

Des soldats israéliens attendent de quitter un
Photo : AFP/VNA/CVN

Les deux parties pourraient se diriger vers un compromis qui confierait à l'Autorité palestinienne, tout juste réconciliée avec le Hamas, la responsabilité des futures négociations et des frontières de Gaza.

Selon un document que l'AFP a consulté, ce que les Égyptiens proposent, c'est avant tout un sursis : après l'obtention d'un cessez-le-feu permanent, ils invitent à de nouvelles discussions dans un mois. Alors seraient discutés les principaux points de blocage : l'ouverture d'un port et d'un aéroport et la restitution par le Hamas des corps de deux soldats israéliens tués contre la libération de prisonniers palestiniens.

Le Caire propose enfin que la zone tampon le long de la frontière entre Gaza et Israël soit graduellement rétrécie et placée sous la surveillance des forces de l'ordre de l'Autorité palestinienne. Quant à la levée du blocus, le document égyptien reste vague, se contentant de dire que des points de passage fermés seraient ouverts aux termes d'accords entre Israël et l'Autorité palestinienne.

AFP/VNA/CVN

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