Gaza : la trêve est prolongée de cinq jours

L'Égypte a annoncé mercredi 13 août une prolongation pour une durée de cinq jours de la trêve entre Israël et le Hamas palestinien dans la bande de Gaza.

>>La trêve persiste à Gaza, poursuite des discussions

>>Israël et Hamas respectent la trêve à Gaza et négocient au Caire

Deux heures avant l'expiration (prévue à 21h01 GMT) de la trêve de trois jours en vigueur depuis lundi, une roquette de la bande de Gaza s'est abattue sur le Sud d'Israël.

Des soldats israéliens attendent de quitter un véhicule blindé de transport de troupes près de la frontière entre Israël et la bande de Gaza, le 13 août
Photo : AFP/VNA/CVN

En représailles, l'aviation israélienne a mené dans la nuit des 13 et 14 août quatre raids sur après l'entrée en vigueur de la nouvelle trêve, menaçant de relancer les hostilités.

Cette nouvelle trêve doit en principe durer jusqu'au 19 août à 00h01 locales (lundi 18 août 21h01 GMT), un nouveau répit pour permettre la poursuite sous l'égide des services de renseignements égyptiens de difficiles négociations. Celles-ci achoppent notamment sur la question, cruciale pour les Palestiniens, de la levée du blocus imposé depuis 2007 par Israël qui asphyxie l'économie d'un territoire exigu où s'entassent 1,8 million de personnes coincées entre Israël, l'Égypte et la Méditerranée.

Dans la matinée, six personnes y ont été tuées par l'explosion accidentelle d'un missile israélien au cours de son désamorçage. Parmi elles, Simone Camilli, 35 ans, vidéaste d'Associated Press, le premier journaliste étranger tué en un mois d'une guerre qui a fait près de 2.000 morts côté palestinien et 67 côté israélien, dont 64 soldats.

Son traducteur palestinien, Ali Abou Afash, 36 ans, a également péri. Outre son travail d'interprète pour la presse étrangère, Ali Abou Afash, père de deux jeunes enfants, collaborait aussi à temps partiel avec le bureau de l'AFP à Gaza comme assistant administratif.

Cinq personnes ont également été grièvement blessées, dont le photographe palestinien Hatem Moussa, également employé par l'agence de presse américaine.

Deux heures avant la fin de la trêve, une roquette de la bande de Gaza s'est abattue sur le sud d'Israël, sans faire de victime ni de dégât, menaçant de mettre le feu aux poudres.

Le Hamas a aussitôt démenti ce tir, premier incident signalé depuis l'entrée en vigueur lundi de ce cessez-le-feu, mais a rappelé que sa branche armée continuait à fabriquer des roquettes.

Donner encore du temps aux négociations

Le vidéoaste italien d'Associated Press Simone Camilli, le 11 août à Beit Lahia, dans la bande de Gaza

Dans le même temps, le chef d'état-major de l'armée israélienne Benny Gantz prévenait que "l'opération n'était peut-être pas terminée", tandis que l'armée annonçait "prendre les mesures nécessaires en cas d'agressions du Hamas".

Des "mesures" qui "ne font pas peur" au Hamas, a rétorqué un de ses porte-parole à Gaza, Fawzi Barhoum. "La +résistance+ est prête", a-t-il ajouté.

Après avoir manié les menaces, trois quarts d'heure avant l'expiration de la trêve, les belligérants se sont mis "d'accord pour donner plus de temps à la négociation", selon les mots de Azzam al-Ahmed, le chef de la délégation palestinienne au Caire.

"Il y a un accord sur plusieurs points concernant une levée du blocus" qui asphyxie la bande de Gaza, a-t-il en outre affirmé.

Les Palestiniens, qui ont envoyé au Caire des représentants du Jihad islamique, du Hamas, qui contrôle Gaza, et de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) qui chapeaute l'Autorité palestinienne présidée par Mahmoud Abbas, font de la levée du blocus imposé depuis sept ans sur Gaza une condition sine qua non au cessez-le-feu.

Israël, lui, fort du soutien ultra-majoritaire de son opinion publique à la guerre, voudrait obtenir la démilitarisation de Gaza. Les Palestiniens refusent d'en entendre parler.

Les deux parties semblent cependant se diriger vers un compromis qui tendrait à confier à l'Autorité palestinienne, tout juste réconciliée avec le Hamas, la responsabilité des futures négociations et des frontières de Gaza.

Le Hamas et l'OLP ont récemment entamé une réconciliation et formé un gouvernement d'union nationale. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu accepte globalement de traiter avec l'Autorité palestinienne mais pas avec le Hamas, qui ne reconnaît pas l'existence de l'État hébreu.

Assouplissement plutôt que levée du blocus

Selon un document que l'AFP a pu consulter, les Égyptiens proposent avant toute chose un sursis : après l'obtention d'un cessez-le-feu permanent, ils invitent à de nouvelles discussions dans un mois.

Alors seront discutés les principaux points de blocage : l'ouverture d'un port et d'un aéroport pour alléger le blocus et la restitution par le Hamas des corps de deux soldats israéliens tués contre la libération de prisonniers palestiniens.

Le Caire propose enfin que la zone-tampon le long de la frontière de la bande de Gaza avec Israël soit graduellement rétrécie et placée sous la surveillance des forces de l'ordre de l'Autorité palestinienne. Quant à la levée du blocus, le document égyptien reste vague, se contentant de dire que des points de passage fermés seraient ouverts en vertu d'accords entre Israël et l'Autorité palestinienne.

AFP/VNA/CVN

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam.

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top