La trêve persiste à Gaza, poursuite des discussions

Les négociateurs israéliens et palestiniens ont poursuivi mardi 12 août d’éprouvantes discussions pour essayer de transformer en paix durable la trêve respectée depuis lundi 11 août dans la bande de Gaza dévastée par la guerre.

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L’enclave palestinienne a connu mardi 12 août une deuxième journée de trêve rigoureusement observée, tandis que les négociateurs tentaient de trouver au Caire par l’entremise des Égyptiens une formule extrêmement complexe satisfaisant des exigences apparemment contradictoires : la sécurité pour Israël, la levée du blocus de Gaza pour les Palestiniens.

Des Palestiniens à l’entrée de leur maison ravagée par les frappes israéliennes, le 11 août 2014 à Jabaliya, dans la bande de Gaza

Il s’agit d’empêcher une reprise des combats et, si possible, d’instaurer une trêve prolongée après l’expiration jeudi 14 août à 00h01 heure locale (mercredi 13 août 21h01 GMT) de l’actuel cessez-le-feu de trois jours.

Il s’agit aussi pour Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas de ne pas perdre la face après plus d’un mois d’une guerre qui a fait près de 2.000 morts palestiniens et 67 morts israéliens.

Au deuxième jour de la trêve, les Gazaouis ont continué à se réinstaller ou à venir récupérer des affaires dans les maisons que les bombes les avaient forcés à quitter.

Négociations longues et "épuisantes"

Dans ce spectacle de dévastation, aucun tir de roquette ou de mortier sur Israël n’a été signalé de Gaza depuis le début de la trêve, et l’armée n’a procédé à aucune frappe en territoire palestinien.

Les deux parties semblent soucieuses de ne pas compromettre les discussions qui se déroulent par l’entremise des Égyptiens, traditionnels médiateurs.

Lundi 11 août, Israéliens d’un côté et Palestiniens du Hamas, du Jihad islamique et du Fatah de l’autre ont eu plus de neuf heures de négociations indirectes au quartier général des services de renseignement égyptiens. Les pourparlers se sont poursuivis mardi 12 août.

Ils ont été interrompus dans la soirée et reprendront mercredi 13 août pour la dernière journée de l’actuel cessez-le-feu, a annoncé la délégation palestinienne.

Les négociateurs israéliens ont repris l’avion à destination d’Israël, selon des sources aéroportuaires, sans doute pour consulter le gouvernement comme à la fin de chaque journée de pourparlers.

"Les négociations sont difficiles et épuisantes", a commenté plus tôt un membre de la délégation palestinienne.

Des informations fragmentaires, contradictoires et difficilement vérifiables filtraient dans la journée sur la persistance de divergences profondes ou sur la réalisation de progrès.

La levée du blocus s’impose comme une exigence fondamentale des Palestiniens.

Le président palestinien Mahmoud Abbas, le 12 août 2014 à Ramallah
Photo : AFP/VNA/CVN

Coups de semonce en Méditerranée

Des coups de semonce tirés mardi 12 août par la marine israélienne à l’attention d’un petit bateau à moteur ont rappelé la réalité de ce blocus maritime, imposé strictement depuis 2007 par Israël et qui asphyxie l’économie d’un territoire exigu où s’entassent 1,8 million de personnes.

Selon l’armée israélienne, le bateau s’est aventuré au-delà de la limite autorisée de trois milles nautiques (5,5 km).

Selon des négociateurs palestiniens, Israël consentirait à alléger les restrictions à deux points de passage de la frontière entre Gaza et le territoire israélien, l’un pour les personnes, l’autre pour les biens. Ce dernier serait sous supervision internationale.

Les trois parties auraient aussi accepté l’idée que le passage de Rafah, entre Gaza et l’Égypte, soit contrôlé selon des modalités à définir par les Égyptiens et les Palestiniens, ont-ils ajouté.

Selon la presse israélienne citant un haut responsable, Israël a accepté de porter à 5.000 chaque mois le nombre de permis délivrés aux Gazaouis pour se rendre en Israël ou en Cisjordanie, de doubler à 600 le nombre de camions autorisés à franchir chaque jour le point de passage de Kerem Shalom.

Israël accepterait aussi, selon les mêmes sources, l’entrée d’argent sous de strictes conditions pour payer les dizaines de milliers de fonctionnaires qui attendent leur salaire depuis des mois, et d’étendre les zones de pêche.

En revanche, Israël ne veut pas entendre parler de la construction d’un port ou d’un aéroport.

Fort du soutien ultra-majoritaire de l’opinion israélienne à la guerre contre les groupes armés palestiniens et avec les pressions des faucons de son gouvernement qui réclament d’en finir militairement avec le Hamas, le Premier ministre Benjamin Netanyahu réclame, par l’intermédiaire de ses délégués, la démilitarisation de Gaza.

AFP/VNA/CVN

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