Inde-Népal : les secours en route vers l'épicentre du séisme

Des équipes de secours aidées par des membres de l'armée munis d'explosifs tentaient le 20 septembre de se frayer un chemin pour atteindre l'épicentre du séisme dans l'Himalaya qui a fait 83 morts dans une région reculée du Nord-Est de l'Inde, au Népal et au Tibet.

Avant même que les recherches de nouvelles possibles victimes ne commencent, le principal défi des secours consistait à réussir à atteindre la zone affectée par le séisme de magnitude 6,9, une région isolée et montagneuse à la frontière entre l'État indien du Sikkim et le Népal.

Un convoi de véhicules transportant des urgentistes, des équipes médicales et du matériel d'aide a quitté dès l'aube la capitale du Sikkim, Gangtok. Mais les progrès sur l'étroite route de montagne sérieusement endommagée étaient extrêmement lents, en raison d'éboulements et de glissements de terrain ayant coupé des portions de cette route à deux voies.

Après avoir effectué à une vitesse d'escargot une portion du trajet d'une soixantaine de kilomètres menant aux districts les plus touchés, Mangan et Sangthan, le convoi a été bloqué par un éboulement important.

Tandis que les soldats plaçaient des explosifs dans le sol pour faire voler en éclats les plus grosses roches, les sauveteurs tentaient de calmer leur sentiment de frustration au côté d'habitants attendant avec angoisse de pouvoir rejoindre leurs proches, sans savoir s'ils sont encore en vie. "Cela fait six heures que je suis là en train d'attendre que l'armée dégage la route", confiait Pema Doma, une femme de 37 ans n'ayant aucune nouvelle de ses parents ni de son fils de 16 ans à Mangan. "J'irais à pied s'ils m'y autorisaient. L'angoisse me tue. Si mon fils m'appelle au secours et que je ne peux même pas l'entendre, que va-t-il se passer ?", implorait-elle.

Les villageois qui tentaient de franchir à pied l'éboulement étaient stoppés par l'armée, au vu du danger de nouveaux éboulements. "Je connais de nombreux raccourcis pour aller à Mangan mais l'armée dit que ce n'est pas prudent", rapportait P. Sherpa, 62 ans, dont le fils étudie dans un institut privé de Mangan. "Tout ce qui nous reste à faire, c'est s'asseoir et regarder les rochers", se lamentait-il.

Selon un membre de l'armée, 48 heures pourraient être nécessaires pour dégager entièrement la route menant à l'épicentre. Seule bonne nouvelle de la journée : l'interruption des pluies diluviennes qui a permis aux hélicoptères de décoller vers Mangan et Sangthan avec à leur bord de la nourriture et des équipes médicales. Plus de 5.000 militaires ont été mobilisés au Sikkim pour aider à dégager les routes et prêter main forte aux secouristes.

Selon l'agence indienne PTI, 26 touristes, dont 15 trekkeurs, ont été secourus et mis à l'abri dans des campements de l'armée. Ancien royaume rattaché à l'Inde en 1975, le Sikkim -l'État le moins peuplé du pays- est une destination prisée des trekkeurs du monde entier, attirés notamment par le sommet du Kangchenjunga (8.598 m), troisième plus haut sommet du monde situé à cheval entre le Sikkim et le Népal.

Le mois de septembre n'est toutefois pas propice au trekking en raison des abondantes pluies saisonnières mais selon un responsable du département du tourisme, Sam Ten, "le secteur va être sérieusement touché".

Environ 60% de la population du Sikkim (500.000 habitants) dépend des revenus liés au tourisme. Selon un bilan réactualisé le 20 septembre de source officielle, le séisme a fait 50 morts au Sikkim. Le secrétaire d'État indien à l'Intérieur, R.K. Singh, a dit craindre un plus lourd bilan au fur et à mesure de l'arrivée des secours dans les zones les plus sinistrées.

Dix-huit autres personnes ont été tuées dans deux États indiens voisins, le Bihar et le Bengale occidental. Au Népal, huit personnes sont mortes tandis que sept personnes ont péri dans le Sud du Tibet, qui borde le Sikkim.

AFP/VNA/CVN

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