L'annonce prévue le 18 septembre du nouveau gouvernement "a été reportée sine die pour parachever les consultations", a déclaré en fin d'après-midi le numéro deux du Conseil national de transition (CNT), Mahmoud Jibril, lors d'une conférence de presse à Benghazi (Est). "Il y a accord sur l'attribution de nombreux portefeuilles. D'autres font encore l'objet de discussions mais nous espérons en finir le plus tôt possible", a-t-il ajouté.
Ce gouvernement sera chargé de gérer la transition en attendant des élections et la rédaction d'une nouvelle Constitution. Il sera aidé dans sa tâche par l'ONU, dont le Conseil de sécurité a annoncé la levée partielle du gel des avoirs libyens et l'envoi d'une mission de trois mois en Libye.
Selon un responsable du CNT, une réunion a lieu entre le chef du CNT, Moustapha Abdeljalil, le chef de l'exécutif, M. Jibril, et les autres membres de l'exécutif. M. Jibril devrait rester à son poste et le gouvernement devrait compter 34 ministres, dont probablement deux femmes. Mais ce même responsable avait fait état le 18 septembre dans la journée de "divergences" sur la composition du gouvernement. Reconnu par l'ONU comme représentant du peuple libyen, le CNT a annoncé le 2 septembre qu'il comptait diriger le pays jusqu'à l'élection dans huit mois d'une Assemblée constituante, avant des élections générales un an plus tard.
Le délai de huit mois ne devrait cependant débuter que lorsque les nouvelles autorités, qui disent contrôler actuellement 90% du territoire libyen, auront déclaré la "libération" totale du pays.
Or, les combattants fidèles à ancien dirigeant Mouammar Kadhafi, opposent depuis trois jours une résistance farouche dans leurs bastions de Syrte (360 km à l'est de Tripoli) et de Bani Walid (170 km au sud-est de la capitale).
À Syrte, où une quarantaine de combattants pro-CNT ont été tués depuis le début de l'offensive jeudi, les combats se sont poursuivis le 18 septembre de manière moins intense que les jours précédents, les pro-CNT cherchant surtout à sécuriser les artères principales dans l'espoir que les civils puissent partir.
Selon un journaliste de l'AFP, des explosions et des tirs à l'artillerie lourde résonnaient le 18 septembre le long de la côte, mais sur la route plus au sud menant à un rond-point très disputé le 17 septembre, tout était calme.
Les combattants se disaient certains que Mouatassim Kadhafi, l'un des fils de Mouammar Kadhafi, médecin et militaire de carrière, se trouvait dans les faubourgs sud de Syrte. Mais le sort des fils de Mouammar Kadhafi, dont trois sont réfugiés en Algérie ou au Niger et deux seraient morts, a déjà donné lieu à de nombreuses rumeurs.
Sur le front est de Syrte, les pro-CNT ont annoncé avoir progressé le 18 septembre d'une vingtaine de kilomètres et se trouver désormais à une quarantaine de kilomètres de la ville. "Nous avons beaucoup plus avancé qu'hier. Ils nous attaquent à la roquette mais nous répliquons et nous gagnons du terrain", a déclaré Moustafa ben Dardaf, un commandant pro-CNT sur le terrain. Mais sur place, l'un de ces combattants s'était montré désabusé : "Nous ne tenons même pas 5% de Syrte parce que nous ne faisons que pénétrer puis ressortir".
À Bani Walid, les combats se sont poursuivis le 18 septembre au lendemain d'une contre-attaque des pro-Kadhafi dans cette vaste oasis au relief accidenté.
AFP/VNA/CVN