Après les attaques de Kaboul, Washington hausse le ton

Washington, qui accuse son allié pakistanais de jouer un double jeu avec les talibans présents sur son territoire, a haussé le ton après les attaques menées à Kaboul, affirmant détenir des "preuves" de l'implication d'Islamabad dans l'insurrection afghane.

Dans un entretien accordé le 17 septembre à Radio Pakistan, l'ambassadeur des États-Unis au Pakistan, Cameron Munter, a évoqué l'existence de "preuves" des liens entre "le gouvernement pakistanais" et le réseau Haqqani, soupçonné d'avoir coordonné les attaques lancées contre le QG de l'OTAN et l'ambassade américaine à Kaboul.

"Les attaques qui ont eu lieu il y a quelques jours à Kaboul sont l'œuvre du réseau Haqqani (...). Il y a des preuves de liens entre le réseau Haqqani et le gouvernement pakistanais. Cela doit cesser", a déclaré Cameron Munter.

Le réseau Haqqani tire son nom de Jalaluddin Haqqani, un commandant moudjahidine historique qui s'est rallié au régime taliban. Ce réseau est soupçonné d'avoir organisé plusieurs attaques spectaculaires ces dernières années contre les forces américaines en Afghanistan en utilisant comme base arrière les zones tribales du Waziristan, dans le Nord-Ouest du Pakistan.

Islamabad n'a pas réagi immédiatement à ces accusations, mais le gouvernement pakistanais a toujours vigoureusement nié tout lien avec des groupes terroristes.

Le secrétaire américain à la Défense, Leon Panetta, a pressé le 14 septembre le Pakistan d'agir contre le réseau Haqqani. "Nous n'allons pas laisser ce type d'attaques se reproduire", a-t-il prévenu.

Le ministère afghan de l'Intérieur a enfoncé le clou le 18 septembre en estimant que "dans la plupart des attaques menées par le réseau Haqqani, les assaillants étaient en contact avec leurs amis de l'autre côté de la frontière" afghano-pakistanaise.

"Nous avons toujours insisté sur le fait que le terrorisme devait être combattu dans ses bases arrières, à ses racines de l'autre côté de la frontière", a déclaré le porte-parole du ministère, Siddiq Siddiqui.

"Peut-être que les Américains sont en train également de s'en rendre compte (...). Nous pensons que malgré toute l'aide et les efforts diplomatiques pour entraîner le Pakistan dans la guerre contre le terrorisme, les résultats escomptés se font toujours attendre", a-t-il poursuivi.

Ces déclarations surviennent à un moment délicat des relations entre les États-Unis et le Pakistan, alliés dans la lutte contre le terrorisme mais qui se vouent une méfiance réciproque et tenace.

Les Américains accusent de duplicité Islamabad, qui refuse, selon eux, malgré les milliards de dollars d'aide américaine, d'agir avec assez d'énergie contre les talibans pakistanais alliés à Al-Qaïda, principaux responsables d'une vague d'attentats - essentiellement suicide - qui a fait plus de 4.650 morts dans tout le pays ces quatre dernières années.

De son côté, Islamabad reproche à Washington de ne pas l'avoir informé à l'avance du raid américain du 2 mai lors duquel Oussama Ben Laden a été abattu à Abbottabad, une ville-garnison pakistanaise où le chef d'Al-Qaïda se terrait, à deux heures de route au nord d'Islamabad.

Pour tenter d'apaiser ces tensions, les deux plus hauts gradés des armées américaine et pakistanaise, le chef d'état-major interarmées américain, l'amiral Mike Mullen, et son homologue pakistanais, le général Ashfaq Kayani, se sont entretenus vendredi à Séville (Espagne) en marge d'une conférence de l'OTAN.

Les deux hommes, qui se rencontraient pour la première fois depuis la liquidation de Ben Laden, "sont tombés d'accord sur le fait que les relations entre les deux pays demeurent vitales pour la région" et ont reconnu "des gestes positifs" des deux côtés.

AFP/VNA/CVN

20/9/2011 [/body]

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