Les Palestiniens vont à l'ONU à cause de "l'échec" du Quartette

L'échec du Quartette sur le Proche-Orient à s'entendre sur une formule pour reprendre les négociations conforte les Palestiniens dans leur démarche vers le Conseil de sécurité de l'ONU, a déclaré le 17 septembre un responsable palestinien.

"Je ne pense pas qu'il y ait une chance pour le Quartette (États-Unis, Russie, UE, ONU) de changer de position" lors d'une réunion le 18 septembre à New York, a affirmé le négociateur Nabil Chaath, membre de la délégation palestinienne à l'ONU. "Le projet proposé au Quartette est d'inspiration américaine, nous le rejetons et des membres du Quartette le rejettent. Il s'agit d'un projet qui omet la question de la colonisation et son arrêt", a précisé M. Chaath lors d'une conférence de presse à Ramallah (Cisjordanie).

Le dirigeant palestinien faisait référence à des "discussions menées par les Américains pour persuader Tony Blair, l'envoyé spécial du Quartette, de publier un communiqué appelant à la reprise des négociations". "Ce que nous proposent M. Blair et la délégation américaine, c'est une modification des références du processus de paix. Ils ne réclament pas l'arrêt de la colonisation, présentée comme une évolution démographique naturelle, évoquent un État juif et ne parlent que des besoins d'Israël en matière de défense", a-t-il ajouté. "Cet échec à parvenir à la formulation d'un communiqué encourage les Palestiniens à aller au Conseil de sécurité des Nations unies", a-t-il souligné.

Le président Mahmoud Abbas, en annonçant le 16 septembre qu'il allait déposer le 23 septembre la demande d'adhésion d'un État de Palestine à l'ONU, qui doit obligatoirement être soumise au Conseil de sécurité, a adressé une fin de non-recevoir aux émissaires américains, européens et du Quartette qui se sont succédé ces derniers jours pour le dissuader d'emprunter cette voie.

Une réunion des émissaires du Quartette est toutefois toujours prévue le 18 septembre à New York. En juillet, Russes et Européens n'étaient pas parvenus à s'entendre avec les Américains sur une déclaration susceptible de donner un nouvel élan au processus de paix.

La voie du Conseil de sécurité est vigoureusement combattue par les États-Unis, qui ont fait savoir qu'ils opposeraient leur veto.

De son côté, l'Union européenne -qui n'est pas sur la même ligne que Washington- a pris "note" de la volonté palestinienne d'adhérer à l'ONU, voulant toujours croire à une "solution constructive" susceptible de conduire rapidement à une reprise des pourparlers de paix, enlisés depuis un an.

De son côté, Israël s'oppose à toute initiative palestinienne à l'ONU. Le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu a encore prévenu le 16 septembre que la paix ne s'obtiendrait "pas par une démarche unilatérale à l'ONU". "Ils (les Palestiniens) changent non seulement les règles du jeu, mais le jeu lui-même. Israël sait comment répondre et pourra dorénavant assurer ses intérêts sans être tenu par les limitations et ses concessions émanant des accords antérieurs, y compris ceux d'Oslo" en 1993 sur l'autonomie palestinienne, a mis en garde le 17 septembre le vice-ministre des Affaires étrangères, Danny Ayalon.

En attendant le 23 septembre, un chef du Fatah, le parti du président Abbas, a appelé à des manifestations pacifiques la semaine prochaine dans un texte publié le 17 septembre à Gaza, contrôlé par le Hamas. Le Hamas et le Jihad islamiques ont refusé de se joindre aux manifestations. Mais des rassemblements ont commencé dès le 17 septembre. Plusieurs centaines de femmes palestiniennes mais aussi israéliennes ont ainsi manifesté le 17 septembre de chaque côté du poste de contrôle israélien de Kalandia, principal point de passage entre Jérusalem et Ramallah, en faveur d'un État palestinien à l'ONU. "Abou Mazen (surnom de Mahmoud Abbas), n'hésite pas, nous sommes avec toi", "Israël dehors, dehors, Palestine État indépendant", ont scandé les Palestiniennes.

AFP/VNA/CVN

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