Immense chantier de la reconstruction au Japon

Adieu le terrain de foot du collège de Rikuzentakata. Sur sa pelouse, les travaux ont commencé le week-end dernier pour construire 36 maisons préfabriquées, première étape de l'énorme chantier pour reloger les centaines de milliers de sinistrés du tsunami.

Les maisons de bois feront 30 m² avec un salon-cuisine, deux chambres et tout le confort (chauffage, toilettes, bain). Elles accueilleront des familles de deux à cinq personnes. "C'est la première vague, que nous espérons terminer à la fin du mois ou au début avril", explique Futoshi Toba, le maire de la petite ville portuaire dévastée par la catastrophe du 11 mars. "Nous prévoyons 200 maisons à moyen terme autour de l'école. Et nous attendons l'autorisation préfectorale pour un total de 4.000", ajoute-t-il.

M. Toba, dont la maison a été balayée par les vagues géantes, précise que "les personnes âgées et les familles avec enfants auront la priorité" dans l'attribution des logements.

Dans sa ville, environ 9.500 personnes, soit un tiers de la population, ont perdu leur logis. Elles sont estimées à plus de 400.000 sur l'ensemble de la région touchée.

En attendant que les maisons temporaires soient terminées, un millier de réfugiés prennent leur mal en patience dans le hall, les salles communes et le gymnase du collège Daiichi. "Pour l'instant, cela se passe bien. Tout le monde s'adapte à la vie commune", témoigne Tsutomu Nakai, le volontaire chargé d'organiser les secours dans l'établissement. Mais l'impatience se fait sentir. "Les maisons ne seront pas grandes mais qu'importe, cela sera mieux que d'habiter ici", déclare Tokiko Kanno, une arrière-grand-mère contrainte de dormir à même le sol dans le hall. "Cela sera bien de bénéficier d'un peu d'intimité", renchérit Rinzo Chikutsu, 74 ans, qui est sorti du collège pour regarder les ouvriers s'activer sur la pelouse.

Le gouvernement a appelé les fabricants de maisons préfabriquées à en produire 30.000 rapidement.

L'un d'eux, Daiwa House, a aussitôt décidé d'augmenter les cadences mais "il sera difficile de répondre à la demande étant donné l'étendue des dégâts", selon son porte-parole, Takafumi Nakao.

À Rikuzentakata, les sauveteurs étrangers ont salué l'ordre et la discipline dans lesquels se sont organisés les secours. Mais certains réfugiés, habitués à vivre dans un environnement totalement sûr, s'inquiètent de cas de vols ou de rapines. "Je peux supporter de vivre dans un centre de réfugiés et tout ce qui va avec, mais ce que je n'accepte pas c'est l'arrivée de voleurs", s'indigne Masayuki Sasaki, 42 ans, qui a perdu sa mère dans le tsunami.

Pour Hironori Kodashima, le commissaire adjoint de la petite ville de Kamaishi, au nord de Rikuzentakata, "ceux qui pillent le font par manque de nourriture ou d'argent. Ils s'introduisent dans les maisons parce qu'elles ont été désertées par leurs habitants".

Le phénomène reste modeste, relativise-t-il. En il appelle la population à se montrer compréhensive. "Nous avons été tellement occupés par les opérations de recherches, de secours et de nettoyage qu'il est difficile pour nous de nous en occuper", explique-t-il.

AFP/VNA/CVN

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