Criminalité-terrorisme : l'ONUDC met en garde contre une connivence

En ouverture le 16 mars d'une réunion internationale sur les connexions entre terrorisme et criminalité internationale, organisée à Vienne, en Autriche, le directeur de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), Yury Fedotov, a appelé à renforcer la coopération internationale et à intensifier les efforts dans la lutte "contre les menaces combinées de la criminalité et du terrorisme".

"La mondialisation s'est révélée être une arme à double tranchant. Aujourd'hui, les marchés de la criminalité sont partout sur la planète, et dans de nombreux cas, leurs profits soutiennent des groupes terroristes", a-t-il déclaré devant plus de 250 représentants de près de 90 pays venus participer à cet évènement consacré à l'évolution constante des modes opératoires des organisations terroristes, et à leur présence croissante dans les réseaux criminels transnationaux.

Selon le chef de l'ONUDC, l'ouverture des frontières, l'ouverture des marchés, la libre circulation des biens et des personnes et le développement des moyens de communication ont bénéficié à la fois aux terroristes et aux criminels. "Grâce aux progrès de la technologie, de la communication, de la finance et des transports, les réseaux terroristes et les groupes criminels opérant au niveau international sont plus à même d'entrer en relation", a-t-il indiqué, estimant qu'"en mettant en commun leurs ressources et leur expertise, ils peuvent augmenter de manière significative leurs capacités".

Le directeur de l'agence onusienne a ainsi souligné que "le trafic de drogue, la circulation des armes à feu illicites et le blanchiment d'argent" étaient "devenues partie intégrante des activités des organisations terroristes". Pour Yury Fedotov, ces agissements relevant de la criminalité mais qui soutiennent des groupes terroristes représentent "une augmentation des menaces et des défis à la sécurité mondiale à un certain nombre de niveaux", à l'instar de l'Afghanistan, où les actions terroristes des Talibans sont financées par la production d'opium, ou de la Colombie, où les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) poursuivent leurs activités grâce au trafic de cocaïne ou aux rançons d'enlèvements.

Le chef de l'ONUDC a également mis en avant les liens entre criminalité et terrorisme dans les régions et les pays fragilisés par la pauvreté, les conflits armés ou la corruption, et qui ont pour première conséquence "d'aggraver de nombreuses situations déjà fragiles ".

XINHUA/VNA/CVN

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