Le président uruguayen José Mujica a remis à l'ambassadeur palestinien en Argentine, Salid Muaggat, une lettre dans laquelle il annonce la décision de l'Uruguay de "reconnaître l'État palestinien en tant qu'État indépendant et souverain" en accord avec "la résolution 242 adoptée par le Conseil de sécurité du 22 novembre 1967".
La résolution 242 a été votée après la Guerre des Six jours, qui s'est soldée par l'occupation par Israël de Jérusalem-Est, la Cisjordanie et la bande de Gaza.
Le président uruguayen fait part de l' "engagement ferme de l'Uruguay envers le processus de paix au Moyen-Orient et au renforcement progressif des liens de l'Uruguay avec le peuple et l'Autorité nationale palestinienne".
Une centaine d'États reconnaissaient déjà la Palestine, la plupart depuis les années qui ont suivi la déclaration d' "indépendance" proclamée en 1988. Mais face au récent blocage du processus de paix, les responsables palestiniens ont intensifié leurs efforts pour obtenir la reconnaissance de leur État par de nouveaux pays.
Une fois atteinte un nombre conséquent de pays, ils espèrent porter leur revendication devant le Conseil de sécurité de l'ONU.
Désormais, sur douze pays d'Amérique du Sud, onze ont reconnu l'État palestinien : le Venezuela dès 2005, et depuis le 3 décembre 2009, en cascade derrière le Brésil, la puissance régionale : l'Argentine, l'Équateur, la Bolivie, le Guayana, le Suriname, le Paraguay, le Chili, le Pérou (ces deux derniers n'ont pas fait mention de tracé). Seule la Colombie devrait faire bande à part.
En Amérique centrale et Caraïbes, Cuba, le Costa Rica et le Nicaragua reconnaissaient déjà l'État palestinien.
Le 15 mars, le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a déclaré que la reconnaissance par l'Union européenne de l'État palestinien, en l'absence d'accord de paix avec Israël, est "une hypothèse qu'il faut avoir en tête". "Reconnaître l'État palestinien tout seul, cela ne sert à rien. Il faut le faire ensemble", avec les autres pays de l'Union européenne, a déclaré le chef de la diplomatie française, pendant une audition devant la commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale, la chambre basse du parlement. "Nous n'en sommes pas là, mais personnellement, je pense que c'est une hypothèse qu'il faut avoir en tête", a-t-il ajouté.
L'un des prédécesseurs d'Alain Juppé, Bernard Kouchner, avait lui aussi évoqué en janvier 2010 l'hypothèse d'une reconnaissance unilatérale de l'État palestinien, en l'absence d'accord entre Israël et les Palestiniens. Mais le président Nicolas Sarkozy ne l'avait pas reprise à son compte.
AFP/VNA/CVN