La France et la Grande-Bretagne ont proposé de mettre en place une zone d'exclusion aérienne ou de lancer des frappes aériennes ciblées en Libye, pour empêcher les attaques du régime libyen contre les rebelles.
Avant la clôture de la réunion ministérielle, le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, a reconnu sur une radio locale qu'il n'avait pas encore convaincu ses homologues du G8. "Aujourd'hui, nous n'en avons pas les moyens militaires, puisque la communauté internationale n'a pas décidé de s'en doter", a-t-il dit.
La Russie ne favorise pas l'option militaire pour régler la crise libyenne, étant donnée que les organisations régionales s'opposent fermement à toute ingérence étrangère dans les affaires libyen-nes, a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
Moscou attend la proposition détaillée et concrétisée de la Ligue arabe pour agir, a dit M. Lavrov, ajoutant que son pays souhaite s'appuyer sur les idées des pays arabes. Le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, a exprimé la réticence de son pays pour instaurer une zone d'exclusion aérienne en Libye.
"Je pense que nous devrons être prudents, et ne devrons pas tenir à penser que l'intervention militaire soit facile, car quand l'intervention, commencée par la mise en place de la zone d'interdiction de vol, n'était pas bien organisée, et quelle sera la prochaine étape?", s'est interrogé M. Westerwelle.
L'Allemagne reste sceptiques sur le fait que la mise en place d'une zone d'exclusion arienne en Libye puisse atteindre ses objectifs. Le pays craint qu'une telle mesure n'aboutisse à une guerre en Afrique du Nord.
Le Japon insiste sur l'aval du conseil de sécurité des Nations Unies pour mener une intervention militaire en Libye.
"Nous nous intéressons à la prise de mesures, mais pour des mesures spécifiques, nous pensons que de bonnes bases sont nécessaires, peut-être des résolutions du conseil de sécurité de l'ONU", a déclaré Hidenobu Sobashima, porte-parole de la délégation japonaise.
Les États-Unis sont restés discrets. Selon l'AFP, la secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, a quitté la France le 15 mars au matin, sans même participer à la session ministérielle présidée par M. Juppé.
Les conclusions de la présidence française du G8, publiées à l'issue de la réunion ministérielle, n'ont pas mentionné ni l'option militaire ni la mise en place d'une zone d'exclusion aérienne en Libye.
Selon M. Juppé, les ministres du G8 se sont mis d'accord pour reprendre les discussions au sein du Conseil de sécurité de l'ONU afin d'accroître ses pressions sur le régime libyen.
Les ministres du G8 "ont souligné l'importance d'une participation régionale à ces efforts et ils sont convenus de reprendre contact sans délai avec la Ligue arabe sur cette question", ajoute le texte.
Réunion du Conseil de sécurité de l'ONU
Le Conseil de sécurité des Nations unies devait se réunir le 16 mars pour discuter à nouveau sur la question relative à la zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye, a annoncé Li Baodong, représentant permanent chinois aux Nations unies, qui assume la présidence tournante du Conseil de sécurité pour le mois de mars.
M. Li a donné cette information à l'issue d'une réunion des représentants des 15 pays membres du Conseil, tenue à huis clos le 15 mars sur ce dossier.
Le Conseil de sécurité devait de nouveau se réunir le 16 mars, à 11h00 (heure américaine d'été) pour étudier cette question, a-t-il affirmé.
Au cours de la réunion du Conseil de sécurité tenue le 15 mars, le Liban, un membre non permanent du Conseil, a soumis un projet de résolution sur la création d'une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye et a essayé de répondre aux questions des autres membres du Conseil, a-t-il précisé, ajoutant que la France et la Grande-Bretagne sont les co-auteurs de ce projet de résolution.
XINHUA/VNA/CVN