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Mesure de la qualité de l’air au carrefour de Binh Phuoc, ville de Thu Duc, à Hô Chi Minh-Ville. |
Photo : Vnexpress/CVN |
La pollution de l’air est un gros problème pour Hô Chi Minh-Ville avec notamment la présence de particules fines PM 2.5. Selon les statistiques, chaque année, la mégapole du Sud en recense plus de 1.000 décès.
D’après le Pr. associé - Dr. Phùng Chi Sy, de l’Association vietnamienne de protection de la nature et de l’environnement, Hô Chi Minh-Ville est affectée par quatre sources de pollution. Il s’agit de l’activité du trafic, des émissions industrielle, agricole et de services, du gaz généré de la vie quotidienne (utilisation du charbon et incinération des déchets de manière spontanée), et des fumées de la combustion de la paille par les riziculteurs venues des provinces voisines (Long An, Tây Ninh, Dông Nai...).
Partageant cette constatation, le Pr. associé-Dr. Hô Quôc Bang, directeur du Centre de recherche sur la pollution de l’air et le changement climatique de l’Université nationale de Hô Chi Minh-Ville, indique qu’une grande quantité des émissions de gaz polluants proviennent des véhicules, principalement des motos. La ville en compte plus de 7 millions qui rejettent des NO2, CO, SO2, CH4 et, en particulier, des particules fines PM 2.5 qui représentent près de 80% du total.
Améliorer les capacités d’observation et d’alerte
Donnant leurs avis pour minimiser la pollution de l’air à Hô Chi Minh-Ville, les experts lui recommandent d’"investir davantage dans le système d’observation et d’alerte automatique de la qualité de l’air".
Conscient de l’importance de cette question, le Comité populaire de la ville a demandé au Service municipal des ressources naturelles et de l’environnement de réaliser régulièrement les activités d’observation et d’alerte sur la qualité de l’air et les émissions de gaz et d’élargir les stations dans l’ensemble de la mégapole pour mettre à jour en continu les informations.
L’une des tâches clés en 2022 du programme de réduction de la pollution de la ville est de mettre en œuvre un projet d’investissement pour améliorer la capacité d’observation et de surveillance, pris en charge par le Service des ressources naturelles et de l’environnement.
Une grande quantité des émissions de gaz polluants à Hô Chi Minh-Ville proviennent des véhicules, principalement des motos. |
Photo : Minh Quân/LĐ/CVN |
Dans le but d’aider la ville à élever ses compétences dans cette question, l’Université nationale de Hô Chi Minh-Ville a coopéré avec le Centre irlandais d’application de l‘intelligence artificielle pour lancer l’application baptisée Healthy AIR. "Cette application peut mesurer de nombreux éléments polluants tels que PM 2.5, CO, NO2, SO2, précise le Pr. associé-Dr. Hô Quôc Bang. Sur la base des données récupérées en continu des six stations installées dans les arrondissements de Binh Thanh, Tân Phú, les 1er et 10e arrondissements, le district de Binh Chanh et la ville de Thu Duc, Healthy AIR donnera des recommandations et des avertissements sur la qualité de l’air aux groupes de personnes sensibles comme celles souffrant de maladies respiratoires, d’asthme, de sinusite...".
Selon les estimations des experts, la ville aura besoin d’au moins 16 stations de ce genre. Outre le developpement des compétences d’observation de la qualité de l’air, le Pr. associé-Dr. Phùng Chi Sy propose également des solutions pour encourager l’utilisation de l’éthanol E5, limiter l’usage des motos et augmenter celui des transports publics et des véhicules électriques.
À propos de la réduction des émissions de gaz, la Pr. associée-Dr. Doàn Thi Phuong Diêp, de l’Université d’économie et de droit (relevant de l’Université nationale de Hô Chi Minh-Ville), juge "nécessaire" d’appliquer immédiatement les réglementations techniques sur les émissions dans la production et l’importation des véhicules motorisés et d’avoir une stratégie de développement des transports publics.
De plus, la ville devra appeler les habitants à limiter l’usage des fours à charbon et la combustion spontanée des déchets dans les quartiers résidentiels. Les entreprises, elles, sont invitées à investir dans des technologies propres en vue de réduire les émissions polluantes.
Hanoï renforce ses inspections
Comme Hô Chi Minh-Ville, Hanoï suffoque à certaines heures de la journée et périodes de l’année. En vue de renforcer les mesures visant à améliorer la qualité de l’air, récemment, le Comité populaire municipal a promulgué le document N°1137 demandant aux services et comités populaires des districts et arrondissements de prêter une attention particulière au contrôle strict des pollueurs et de traiter définitivement les "points chauds".
Concrètement, le Comité populaire de Hanoï a chargé le Service municipal des ressources naturelles et de l’environnement d’achever cette année le Plan de gestion de la qualité de l’air jusqu’en 2025. Le Service de la construction est responsable du renforcement des inspections des travaux de construction de logements, de ponts et de routes intra-muros. Les violations des réglementations environnementales seront sanctionnées plus sévèrement. Les chantiers seront suspendus s’ils n’utilisent pas de couvertures et laissent échapper des poussières et fumées dans l’environnement.
Les inspections devront être menées régulièrement dans les décharges publiques pour détecter à temps les rejets illégaux de déchets du BTP (déchets du bâtiment et des travaux publics). De plus, la ville examine les possibilités d’augmenter les amendes administratives.
Hanoï demande aux districts suburbains de bien contrôler la combustion de la paille par les riziculteurs. |
Photo : VNA/CVN |
Pour le Service des transports et des communications, le Comité populaire municipal exige la mise en œuvre du projet concernant le zonage de la circulation en faveur des motos, l’amélioration des infrastructures réservées aux transports publics et véhicules électriques avec l’objectif de réduire les motos dans les arrondissements intra-muros en 2030. Ledit service doit proposer une feuille de route pour récupérer les véhicules obsolètes qui ne respectent pas les réglementations techniques sur les émissions de gaz.
La ville est déterminée à achever son système d’observation de la qualité de l’air afin d’informer en temps opportun la population.
Cette année, Hanoï s’engage à éliminer tous les fours utilisant des charbons en nid d’abeilles (dont la combustion produit du monoxyde de carbone), souvent utilisés dans les familles. Les Comités populaires des arrondissements ont la responsabilité de mettre fin à ce type de fours de cuisine polluants. De plus, ils doivent surveiller les activités des chantiers de construction pour détecter ceux qui ne respectent pas les réglementations.
Comme Hô Chi Minh-Ville, Hanoï demande aux districts suburbains de bien contrôler la combustion des résidus agricoles après récolte par les paysans et de gérer au mieux les déchets des villages de métiers artisanaux.