Grand retour des grues antigonnes à Tràm Chim

Le Parc national de Tràm Chim, dans la province de Dông Thap (Sud), mène un projet décennal pour sauver ses emblématiques grues antigonnes. Après des années d’absence, ces rares échassiers font enfin leur retour.

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Le Parc national de Tràm Chim met en œuvre le projet de conservation de l’antigonne.
Photo : VNA/CVN

Les actions pour restaurer l’habitat et relancer la population de ces magnifiques oiseaux portent enfin leurs fruits. Les grues, accompagnées de nombreuses autres espèces rares, font un retour remarqué dans le parc.

Longtemps emblème du parc et de la province de Dông Thap, cette espèce majestueuse est inscrite sur la Liste rouge mondiale des espèces menacées. Autrefois, des milliers de grues revenaient ici chaque année lors de leur migration.

Cependant, au fil des ans, leur nombre a dramatiquement chuté, jusqu’à disparaître presque totalement. Face à cette situation alarmante, les autorités ont lancé en 2022 un projet décennal de conservation. Aujourd’hui, les initiatives pour reconstituer l’éco-système montrent de premiers signes de succès, ravivant l’espoir de voir cette population renaître.

Sanctuaire de biodiversité

Selon Nguyên Van Lâm, directeur du parc, Tràm Chim est un véritable foyer de biodiversité, abritant des centaines d’espèces rares de plantes, d’oiseaux aquatiques et de créatures marines. S’étendant sur plus de 7.300 ha, le parc est une zone humide emblématique de l’écosystème de Dông Thap Muoi (la Plaine des Joncs).

Son importance a été reconnue internationalement en 2012, lorsqu’il est devenu le quatrième site Ramsar du Vietnam et le 2000e au monde. Cet écosystème unique, avec ses prairies inondées saisonnièrement et ses plantes indigènes, offre un habitat idéal aux oiseaux aquatiques pour vivre et se nourrir.

Le nombre de grues revenant à Tràm Chim a fortement baissé, pour frôler l’absence totale ces dernières années. Pour inverser cette tendance, le Comité populaire provincial de Dông Thap a approuvé le projet “Conservation et développement des grues antigonnes au Parc national de Tràm Chim 2022-2032”.

Afin de concrétiser le rêve de faire revenir ces oiseaux, l’administration du parc se concentre sur l’amélioration et la restauration de leur écosystème. Diverses solutions ont été mises en œuvre, notamment la régulation hydrologique, l’élimination des plantes concurrentes et le labourage des sols pour cultiver les aliments préférés des grues.

Le parc a collaboré avec les communes de sa zone tampon pour investir dans des infrastructures et équipements dédiés à la production de riz écologique, visant à restaurer l’équilibre de l’écosystème local. En mobilisant les agriculteurs des zones avoisinantes, les autorités ont encouragé cette initiative afin de créer un environnement favorable au retour des oiseaux migrateurs.

Nguyên Van Mân, un agriculteur de la commune de Tam Nông, a commencé à cultiver du riz écologique après avoir été sensibilisé par les autorités. Il récolte trois fois par an grâce à des méthodes modernes qui réduisent l’utilisation de produits chimiques au profit d’alternatives biologiques.

Ce changement porte déjà ses fruits. L’an dernier, plusieurs grues antigonnes ont été aperçues dans le parc, un signe particulièrement encourageant que leur habitat est en train d’être restauré. Ces grues ne sont pas les seules à faire leur retour, puisque de nombreux autres oiseaux sauvages rares sont également revenus s’installer à Tràm Chim.

Un projet ambitieux

Grues antigonnes observées au Parc national de Tràm Chim, province de Dông Thap (Sud). 
Photo : VNA/CVN 

Selon Cao Thai Phong, directeur adjoint du parc, une partie des efforts de conservation se concentre sur l’élevage en captivité pour ensuite relâcher les grues dans leur habitat naturel. L’objectif est ambitieux : élever et libérer 100 grues en dix ans, avec un taux de survie d’au moins 50 individus. L’idée est de créer une population sauvage capable de se reproduire et de s’établir de manière durable à Dông Thap, sauvant ainsi l’espèce de l’extinction au Vietnam.

Après seulement deux ans, le projet montre déjà des résultats encourageants. La première phase a permis de construire des infrastructures essentielles : cages d’élevage, enclos pour les couples reproducteurs, espaces semi-sauvages pour les adultes, ainsi qu’une clinique vétérinaire et un centre de surveillance.

Cependant, des difficultés subsistent. Le parc fait face à l’entrée illégale de bétail et à un manque de financement. La faible rémunération complique également le recrutement et la formation de personnel qualifié.

Pour l’avenir, la direction du parc prévoit de renforcer son équipe, de lancer la deuxième phase de réintroduction et de former son personnel. Des techniciens seront envoyés en Thaïlande pour des formations spécialisées, tandis que des experts internationaux seront invités sur place pour transmettre leur savoir-faire en matière de soins et de reproduction des grues.

Avec la détermination des autorités, l’engagement de la communauté et le soutien international, le projet est en bonne voie d’atteindre ses objectifs. Au-delà de la préservation de la biodiversité, son succès contribuera à faire de Dông Thap une destination d’écotourisme unique, apportant des bénéfices économiques et une grande fierté aux habitants.

Huong Linh - Nhan An/CVN

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