Le parc national de Tràm Chim revitalisé pendant la saison des inondations

Le parc national de Tràm Chim, 2.000e site Ramsar du monde et 4e du Vietnam, véritable écomusée dans le Delta du Mékong, retrouve progressivement sa vitalité pendant la saison des inondations.

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Grues à tête rouge (grus antigone sharpii) a parc national de Tràm Chim.
Photo : VNA/CVN

Dans la zone de Gò Lau Vôi, dans la sous-zone A1 du parc national de Tràm Chim, des prairies florissantes de nang kim (Eleocharis atropurpurea), nourriture préférée des grues à tête rouge (grus antigone sharpii), sont le fruit d’efforts constants pour restaurer l’écosystème, fournissant des sources de nourriture naturelles pour le retour de cette espèce figurant dans le Livre Rouge du monde.

"Au cours des deux dernières années , grâce à de multiples solutions coordonnées, nous avons restauré près de 100 hectares de prairies de nang kim dans la zone centrale du parc", a fait savoir Doàn Van Nhanh, directeur adjoint du Centre de conservation du parc national de Tràm Chim.

"Le succès réside non seulement dans le nombre d’hectares restaurés, mais aussi dans la qualité des prairies et la forte formation de tubercules. Il s’agit d’un élément essentiel pour garantir proactivement la source de nourriture naturelle préférée des grues à tête rouge", a-t-il indiqué.

Pour y parvenir, le parc national de Tràm Chim a appliqué diverses méthodes scientifiques. Un brûlage contrôlé a d’abord été pratiqué pour éliminer les sous-bois épais. Ensuite, un labour a été réalisé pour créer des conditions favorables à la croissance du nang kim, tout en contrôlant le pH du sol.

Cependant, le facteur le plus crucial était la régulation saisonnière du niveau d’eau (les années précédentes, l’écosystème avait été affecté par une gestion inadéquate de l’eau). L’intervention humaine, fondée sur des preuves scientifiques, a permis à la nature de s’auto-régénérer.

L’évolution de la végétation endémique du parc national de Tràm Chim montre que la gestion de l’eau est désormais sur la bonne voie, permettant aux plantes indigènes de se régénérer et de pousser naturellement.

Outre l’herbe nang kim, l’écosystème forestier de mélaleuca connaît également une forte renaissance. De retour dans la sous-zone A1, où un incendie s’est déclaré en juin 2024, de jeunes mélaleuca poussent vigoureusement à côté de troncs calcinés, certains atteignant déjà près de deux mètres de haut.

Le Dr Trân Triêt, directeur du programme Asie du Sud-Est de la Fondation internationale pour les grues, a expliqué que pour que les forêts de mélaleuca poussent durablement, l’eau doit être régulée saisonnièrement – avec des périodes de sécheresse et d’inondation – afin que les racines puissent se développer.

"L’évolution de la végétation endémique du parc national de Tràm Chim indique que la gestion de l’eau est désormais sur la bonne voie, permettant aux plantes indigènes de se régénérer et de pousser naturellement", a-t-il indiqué.

En mettant en œuvre le projet de conservation et de développement des grues à tête rouge à Tràm Chim, la province de Dông Thap a défini la tâche non seulement comme une protection des grues, mais aussi comme une préservation de l’écosystème primitif de l’ancien Dông Thap Muoi (Plaine des Joncs).

La restauration des écosystèmes a donné des résultats impressionnants. Un nombre croissant d’oiseaux aquatiques reviennent à Tràm Chim. De nombreux oiseaux rares, qui auparavant ne s’y reproduisaient pas, sont revenus.

Des espèces telles que les recurvirostridés, les canards à peigne, les Nettapus coromandelianus, les tantales peintes et divers oiseaux migrateurs choisissent désormais Tràm Chim comme lieu de repos et de reproduction.

En 2024, Tràm Chim a notamment accueilli le retour de sept grues à tête rouge, un signe encourageant pour le projet de conservation et de développement.

Le renouveau de la nature ne se limite pas à la terre ferme. Les écosystèmes aquatiques se sont également nettement améliorés. Les eaux des canaux du parc sont désormais claires, laisse apparaître la végétation au fond.

Le parc national de Tràm Chim évolue vers un modèle écologique intégré alliant conservation de la nature, développement de l’écotourisme et éducation environnementale.
Photo : Minh Duc/VNA/CVN

Les plantes aquatiques caractéristiques de l’ancien Dông Thap Muoi, telles que l’utriculaire violette, l’utriculaire jaune et les nénuphars blancs, sont réapparues en plus grande abondance.

"Cela faisait longtemps que nous n’avions pas vu autant de nénuphars blancs fleurir le long des canaux de Tràm Chim. Cette espèce acidophile témoigne d’une nette amélioration de la qualité de l’eau, comparable à celle de l’ancien Dông Thap Muoi", a déclaré le Dr Trân Triêt.

La restauration de l’écosystème a apporté non seulement une valeur scientifique, mais aussi une immense signification culturelle et spirituelle. Le parc national de Tràm Chim évolue vers un modèle écologique intégré alliant conservation de la nature, développement de l’écotourisme et éducation environnementale.

Ces derniers temps, grâce aux efforts de la province de Dông Thap, un consensus s’est formé au sein de la communauté, où chaque citoyen, chaque entreprise, chaque organisation sociale montre sa responsabilité dans la préservation du "poumon vert" du territoire.

"Nous avons collaboré étroitement avec le parc national de Tràm Chim pour développer des circuits touristiques liés à la conservation de la grue à tête rouge", a partgé Bùi Minh Nguyêt, représentante de la compagnie WildTour à Hô Chi-Minh-Ville.

"Outre l’observation de la faune et de la flore caractéristiques, nous avons conçu des produits expérientiels, tels que +Une journée à la ferme+, pour aider les visiteurs, et notamment les étudiants, à comprendre l’importance de la conservation des grues et pourquoi l’agriculture autour de Tràm Chim doit adopter des pratiques écologiques et durables", a-t-elle ajouté.

Ces modèles créent de nouveaux produits touristiques et sensibilisent les jeunes générations à l’environnement. Ces activités ont reçu un vif intérêt et un accueil positif de la part de la communauté.

De plus en plus de bus amènent les élèves au parc national de Tràm Chim, où ils peuvent jouer et apprendre tout en écoutant l’histoire d’une terre qui "vit en harmonie avec la nature" et se régénère. C’est un signal positif, qui montre que la communauté ne reste pas les bras croisés, mais se joint à la province de Dông Thap pour diffuser les valeurs écologiques.

VNA/CVN

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