Unis pour soutenir la croissance, mais partagés sur le meilleur moyen de la consolider, les chefs d'État et de gouvernement devaient se mettre d'accord sur un texte final qui dessine un consensus très difficile à élaborer. "Nous sommes confrontés à la nécessité de réduire les différences entre les points de vue au sein du G20", affirmait le 26 juin soir le porte-parole de la délégation japonaise Kazuo Kodama.
Le principal point d'achoppement concerne les déficits publics.
L'hôte canadien souhaite un engagement chiffré : réduire de moitié les déficits d'ici à 2013 et faire diminuer la dette publique rapportée au Produit intérieur brut avant 2016. Une proposition qui pourrait servir de base à un compromis, selon les Européens.
Les temps ont changé depuis les sommets du G20 de 2009, à Londres en avril et à Pittsburgh (États-Unis) en septembre. Des pays émergents comme la Chine, le Brésil ou l'Inde affichent une santé économique éclatante, comparés aux vieilles puissances économiques, Europe en tête.
Selon un projet de communiqué final ayant circulé dans la semaine, le G20 devrait évoquer une reprise "fragile et inégale".
Ministre des Finances de la première économie mondiale, le secrétaire au Trésor américain, Timothy Geithner, a insisté le 26 juin pour que le sommet de Toronto porte "fondamentalement sur la croissance", estimant que "les cicatrices de la crise sont toujours là". Une manière d'enfoncer le clou auprès des Européens. Il a d'ailleurs expliqué qu'il trouvait insuffisante la promesse de l'Europe et du Japon de soutenir la demande sur leurs marchés intérieurs.
Ces propos ont trouvé un écho auprès de son homologue brésilien Guida Mantega, à la tête de la délégation de son pays en l'absence du président Luiz Inacio Lula da Silva, qui craint que les Européens, "au lieu de stimuler la croissance, prêtent plus d'attention à l'ajustement budgétaire".
Le G20 s'est donné pour tâche de trouver "les fondements d'une croissance forte, durable et équilibrée". Il en semble assez loin, malgré le geste de la Chine pour cesser d'arrimer sa monnaie au dollar et les efforts que disent faire les États-Unis pour épargner plus. Il voulait aussi que les "systèmes de régulation des banques et des autres établissements financiers contiennent les excès qui ont conduit à la crise", y compris par le biais d'une taxe spécifique au secteur bancaire.
L'idée que les pays du G20 mettent en place cette taxe de manière coordonnée a vécu, aux dires de ses promoteurs européens qui entendent néanmoins aller de l'avant dans ce domaine.
Quant à la réforme de la régulation financière, elle repose principalement sur le renforcement des normes de fonds propres imposées aux banques. Mais ce sera davantage l'objet du prochain sommet à Séoul en novembre.
Le G20 rassemble les pays du G8 (Allemagne, Canada, France, États-Unis, Grande-Bretagne, Italie, Japon, Russie) et 12 autres économies parmi les plus grandes du monde (Afrique du Sud, Arabie saoudite, Argentine, Australie, Brésil, Chine, Corée du Sud, Inde, Indonésie, Mexique, Turquie et Union européenne).
Les pays du G8 ont réaffirmé le 26 juin leur engagement à conclure avec succès les négociations dites du cycle de Doha sur la libéralisation du commerce mondial, mais sans paraître trop y croire, selon le communiqué final rendu public le 26 juin à l'issue de leur sommet. Les pays du G8 membres de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) "renouvellent leur attachement à la conclusion fructueuse du programme de développement de Doha, sur la base des progrès déjà accomplis", indique ce texte.
AFP/VNA/CVN