Les premiers cortèges partis dans la matinée et souvent sous la pluie semblaient moins fournis pour cette huitième journée d'action depuis la rentrée. Et la tendance ne s'est pas inversée au fil de cette journée de manifestations, pourtant organisée un jour de repos et sans appel à la grève.
En fin d'après-midi, le ministère de l'Intérieur comptabilisait 375.000 manifestants pour 259 défilés à travers le pays, soit un "net recul" par rapport à la dernière journée qui avait réuni 560.000 personnes le 28 octobre. Même le syndicat CGT, l'une des principales organisations syndicales françaises, dont les estimations sont toujours très au-dessus de la police, reconnaissait que le nombre de manifestants a fondu de moitié, avec toutefois encore près de 1,2 million de personnes.
Dès le début du défilé à Paris, le leader de la CGT, Bernard Thibault, prévoyait une participation "moindre", tout en affirmant qu'elle "ne doit rien enlever à notre détermination d'agir contre cette loi".
Dès le 28 octobre, au lendemain du vote définitif de la réforme par le parlement, la mobilisation avait déjà fortement baissé - environ 560.000 personnes selon la police, deux millions de personnes, selon les syndicats. Au plus fort de la contestation, entre un million et trois millions de personnes, selon les sources, avaient battu le pavé.
Cette décrue de la mobilisation, en même temps que la fin des grèves reconductibles dans les secteurs clés de l'énergie et des transports, avait souvent été perçue comme la fin du mouvement. De son côté, la majorité présidentielle (droite) est restée inflexible sur le coeur de sa réforme : le recul de l'âge de départ de la retraite de 60 à 62 ans.
Le Conseil constitutionnel, saisi par l'opposition socialiste, doit encore se prononcer. Mais dès son aval, la loi pourra être promulguée dans les 15 jours par Nicolas Sarkozy.
Le 6 novembre, les leaders syndicaux ont confirmé les dissensions qui étaient apparues il y a quelques jours sur la stratégie à tenir désormais.
AFP/VNA/CVN