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Selon Darmanin, la France a enregistré 887 actes antisémites au cours du premier semestre 2024, soit une hausse proche du triple par rapport à l'année précédente. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"L'antisémitisme, qui a toujours existé, désormais ne se cache plus. Il est une insulte aux morts, aux blessés, aux humiliés et à notre Histoire", a-t-il souligné lors d'une cérémonie d'hommage aux victimes de l'attentat de la rue des Rosiers, au coeur du quartier historique juif de Paris, qui avait fait six morts et 22 blessés après l'explosion d'une grenade dans le restaurant Jo Goldenberg, puis une fusillade dans le quartier.
"La justice n'est pas encore passée sur ce crime ignoble et antisémite", a ajouté M. Darmanin, alors qu'un seul des quatre suspects de l'attaque du 9 août 1982 est aux mains de la justice française.
Réitérant le "soutien indéfectible du gouvernement aux juifs de France", il a estimé que "ce sont les mots qui nourrissent aujourd'hui l'antisémitisme qui nous touche tous" et "qui nous pressent aujourd'hui de mener un combat culturel". Face à la montée de l'antisémitisme, "comment des hommes politiques peuvent considérer qu'il est résiduel ?" a ajouté le ministre démissionnaire, dans une allusion à des propos du leader LFI Jean-Luc Mélenchon.
La cérémonie s'est déroulée en présence de Doug Emhoff, l'époux de la vice-présidente américaine et candidate démocrate à l'élection présidentielle Kamala Harris, qui a déposé l'une des gerbes et allumé l'une des six bougies en mémoire des victimes.
Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin (à droite), allume une bougie portant le nom d'une victime de l'attentat de la rue des Rosiers à Paris, le 9 août 1982, en compagnie du président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) Yonathan Arfi, sur les lieux de l'attaque contre un restaurant juif lors d'une cérémonie marquant son 42e anniversaire vendredi 9 août. |
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"De la part du président Joe Biden et de la vice-présidente Kamala Harris, les États-Unis se tiennent solidairement à vos côtés", a-t-il lancé, disant sa "fierté de (son) identité juive".
"Nous ne pouvons pas être silencieux et nous ne devons pas avoir peur", a affirmé M. Emhoff, très applaudi. Il avait annoncé jeudi 8 août un don américain de 2,2 millions d'USD (2,02 millions d'euros) à l'UNESCO pour lutter contre l'antisémitisme.
Le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), Yonathan Arfi, a lui déploré que "trop longtemps notre conscience nationale (ait) occulté cet attentat". Mais "ce jour-là c'est la France tout entière qui a été blessée", a-t-il ajouté.
La maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, qui avait ouvert la cérémonie, a plaidé pour "sans relâche traquer ceux qui nourrissent cette bête immonde de l’antisémitisme".
AFP/VNA/CVN