>>Argentine: le directoire du FMI approuve le déblocage d'une nouvelle tranche d'aide
Le secrétaire d'État américain Mike Pompeo prononce un discours lors d'une cérémonie marquant le 25e anniversaire de l'attentat contre les institutions juives, le 19 juillet 2019 à Buenos Aires, en Argentine. |
"Nous n'avons pas oublié et nous n'oublierons jamais", a déclaré le chef de la diplomatie américaine vendredi matin 19 juillet devant le bâtiment de l'Amia (Association mutuelle israélite argentine), reconstruit au même endroit, dans le quartier Once de la capitale argentine.
Le matin du 18 juillet 1994, une bombe pulvérisait l'immeuble, faisant également 300 blessés. Cet attentat, le pire de l'histoire du pays, n'a jamais été élucidé.
Ce n'était pas "seulement une attaque contre la communauté juive d'Argentine mais contre la démocratie, la liberté et la société argentine", a dit M. Pompeo.
La justice argentine et Israël affirment que l'Iran a ordonné cet attentat et qu'il a été exécuté par des hommes du Hezbollah, de même que celui de 1992 contre l'ambassade d'Israël à Buenos Aires, qui avait fait 29 morts et 200 blessés.
L'Argentine a émis sans résultat des mandats d'arrêt internationaux contre des Iraniens qu'elle accuse d'être impliqués.
Les victimes de l'attentat "ont été assassinées par des membres du groupe terroriste du Hezbollah, soutenus par l'Iran", a déclaré Mike Pompeo, après avoir allumé une chandelle au côté du président de l'Amia Ariel Eichbaum.
Ce dernier a demandé à la communauté internationale de l'"aide pour retrouver les responsables et les traîner devant la justice".
Vendredi 19 juillet, les États-Unis ont annoncé des sanctions contre un responsable du mouvement chiite libanais Hezbollah soupçonné d'avoir coordonné cet attentat à la bombe.
"Nous ciblons Salman Raouf Salman, qui a coordonné une attaque dévastatrice à Buenos Aires, en Argentine, contre le plus grand centre juif d'Amérique du Sud il y a 25 ans", a déclaré Sigal Mandelker, sous-secrétaire au Trésor chargé de la lutte contre le terrorisme, dans un communiqué.
"Cette administration continuera de cibler les terroristes du Hezbollah qui organisent des opérations meurtrières horribles et tuent sans discernement des civils innocents au nom de ce groupe violent et sous le patronage iranien", a-t-elle ajouté.
Sept millions de dollars
Dans le même temps, le département d'État américain a annoncé qu'une récompense allant jusqu'à 7 millions de dollars était offerte pour toute information permettant de localiser Salman Raouf Salman.
Selon le Trésor, cet homme, qui pourrait disposer des nationalités colombienne et libanaise, continuerait de diriger des opérations terroristes sur le continent américain pour le compte du Hezbollah.
"Les États-Unis continueront à travailler avec le gouvernement argentin et nos amis de la région et du monde pour faire en sorte que les membres du Hezbollah (...) ne commettent plus de nouveaux attentats qui servent les intérêts nuisibles de l'Iran", a poursuivi le Trésor.
Le secrétaire d'État, également présent à Buenos Aires pour participer à une réunion ministérielle sur le contreterrorisme, a souligné lors du discours d'ouverture que "le Hezbollah avait une forte présence en Amérique du Sud".
Appelant les autres pays à adopter des mesures similaires, il a félicité l'Argentine pour avoir gelé jeudi 18 juillet les avoirs du mouvement chiite libanais, 25 ans jour pour jour après cet attentat.
"Face à une menace mondiale, il revient aux pays de couper ce flux financier", a-t-il déclaré.
"Nous félicitons l’Argentine pour cette mesure, pour avoir qualifié de terroriste le Hezbollah. La seule façon de faire face à cette menace c'est avec un travail en commun", a-t-il ajouté.
L'Argentine est la première étape d'une tournée en Amérique latine de Mike Pompeo, qui a rencontré le président de centre-droit Mauricio Macri, candidat à sa réélection le 27 octobre prochain.
"J'ai observé de près le président Macri prendre de bonnes décisions dans le domaine économique. Elle sont parfois dures, mais il a pris la bonne décision, qui stimulera la croissance, créera des opportunités et réduira les risques pour l'économie argentine", a affirmé Mike Pompeo.
L'Argentine est en récession depuis l'an dernier, avec une inflation à 22% au premier semestre 2019. M. Macri a reçu en 2018 une aide du Fonds monétaire international (FMI), qui a débloqué un prêt de 56 milliards de dollars. En contrepartie, le gouvernement argentin a lancé un plan d'austérité.
Le chef de la diplomatie américaine se rendra samedi 20 juillet en Équateur pour y rencontrer le président Lenin Moreno dans le port de commerce de Guayaquil.
Dimanche 21 juillet, M. Pompeo se rendra dans deux pays, sur fond de lutte contre l'immigration clandestine, l'un des principaux chevaux de bataille de l'administration Trump.
D'abord au Mexique pour y échanger avec son homologue Marcelo Ebrard, au coeur des négociations avec Washington le mois dernier pour trouver un accord sur l'immigration et éloigner la menace des droits de douane punitifs brandie par Donald Trump.
Il ira ensuite au Salvador, l'un des trois pays d'Amérique centrale, avec le Guatemala et le Honduras, d'où viennent la plupart des migrants venant chercher l'asile aux États-Unis.
AFP/VNA/CVN