Selon le document de la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (CNUCED), les IDE ont atteint l'année dernière 1.122 milliards de dollars contre 1.114 milliards en 2009, soit une très faible progression de 0,7%. "La mauvaise nouvelle est que les IDE ont continué de stagner" en 2010, se trouvant toujours à un niveau de près de 25% inférieur à celui d'avant la crise économique en raison de la lenteur de la reprise dans les pays industrialisés, a commenté un directeur de la Cnuced, James Zhan, lors d'un point de presse.
En revanche, a-t-il poursuivi, "la bonne nouvelle est que les IDE dans les pays en développement et en transition ont pour la première fois de leur histoire dépassé les flux d'investissements dans les pays développés".
Ainsi, les pays industrialisés ont vu leur flux d'investissements directs étrangers, qui se calculent essentiellement sur la base de la création de filiales à l'étranger ainsi que des fusions/acquisitions, baisser de 6,9% en 2010, malgré un rebond aux États-Unis.
L'Europe a particulièrement plombé les résultats de cette catégorie avec des investissements étrangers en recul de près de 20% à 289,8 milliards de dollars.
Ceux des États-Unis ont bondi de 43,3% à 186,1 milliards de dollars, un résultat positif même s'il reste toujours "divisé par deux" par rapport à leur niveau de 2008 (324 milliards), a tempéré M. Zhan.
En revanche, l'Asie et l'Amérique latine ont largement porté le mouvement de hausse, à l'exception de l'Inde qui a vu ses IDE reculer de 31,5%.
La Chine, elle, a franchi la barre symbolique des 100 milliards de dollars (101 milliards) tandis que l'Amérique latine atteignait 141,1 milliards (+21,1%) de flux d'investissements.
Quant à l'Afrique, elle a pâti de l'économie en berne des pays développés, l'augmentation des flux d'IDE en provenance de pays émergents ne parvenant pas à compenser ce recul. Au total, elle a enregistré des flux en baisse de 14,4% à 50,1 milliards.
Au final, pour 2011, la CNUCED reste toujours "prudemment optimiste", a indiqué M. Zhan tablant sur un chiffre global en légère augmentation allant de 1.300 à 1.500 milliards de dollars.
L'évolution par trimestre en 2010 a montré que la reprise des investissements directs étrangers était toujours "hésitante", a-t-il ajouté, relevant une chute importante entre avril et juin avant une reprise au troisième trimestre.
Malgré une "amélioration de l'environnement économique en 2010 qui a renforcé les profits des multinationales et boosté les marchés", la reprise mondiale reste toujours soumise à de nombreux facteurs de risques tels que le protectionnisme, les dettes publiques, la volatilité des changes, a encore souligné M. Zhan.
Pour l'expert, l'élément clé de la remontée des flux d'investissements étrangers sera "la stabilité de la reprise dans les pays développés".
AFP/VNA/CVN