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Des dockers sur un piquet de grève au terminal de conteneurs Bayport, à Seabrook (Texas), le 1er octobre. |
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"Nous sommes prêts à nous battre aussi longtemps que nécessaire, à rester en grève le temps qu'il faudra, pour obtenir les salaires et protections que nos adhérents méritent", a prévenu Harold Daggett, patron du syndicat qui compte 85.000 adhérents, dans un communiqué.
Les dockers ont débrayé à l'expiration lundi 30 septembre à 23h59 de leur accord social de six ans, après l'échec de négociations de dernière minute entre leur syndicat et l'Alliance maritime des États-Unis (USMX), qui représente les employeurs de 36 ports disséminés du Maine au Texas, en passant par la Floride.
Harold Daggett, président du syndicat des dockers ILA, le 1er octobre à Elizabeth. |
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Les discussions, débutées en mai, sont dans l'impasse.
Joe Biden a "exhorté" mardi 1er octobre l'USMX "à présenter une offre équitable aux travailleurs", pour éteindre une grève aux conséquences économiques potentiellement très importantes.
"Les transporteurs maritimes ont réalisé des bénéfices record depuis la pandémie", a-t-il relevé, soulignant que dirigeants et actionnaires en avaient bénéficié.
Selon lui, "il n'est que justice que les travailleurs, qui ont pris des risques pendant la pandémie pour maintenir les ports ouverts, voient également leur salaire augmenter de manière significative".
Contribution
Il a écarté l'activation de la loi Taft-Hartley - déjà utilisée pour des grèves de l'ILA -, permettant d'imposer un moratoire de 80 jours.
"Il est temps que l'USMX négocie un accord juste avec les dockers qui reflète leur contribution importante à notre reprise économique", a commenté la porte-parole de la Maison Blanche.
Un porte-conteneurs au port de Newark (New Jersey), le 30 septembre. |
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L'USMX a défendu son offre mardi 1er octobre, rappelant qu'elle incluait une hausse salariale de "près de 50%". D'après des médias américains, le syndicat réclamait 77% initialement.
"Nous avons démontré notre engagement à effectuer notre part pour mettre un terme à la grève de l'ILA qui était totalement évitable", a affirmé l'Alliance.
Mais le syndicat a répliqué dans la soirée, affirmant que l'USMX "déformait les faits et trompait le public" et détaillant les conditions de travail des dockers.
Le contrat social concerne 25.000 adhérents, travaillant dans les terminaux de conteneurs et d'import-export de véhicules de 14 grands ports, dont Boston, New York, Philadelphie, Baltimore, Savannah, Miami, Tampa, Houston.
Le syndicat avait prévenu dimanche 29 septembre que tous ses membres allaient tenir des piquets de grève dès mardi 1er octobre 00h01, "rejoints en solidarité par des dockers et des travailleurs maritimes dans le monde entier".
Il a précisé que ses 45.000 membres travaillant dans les 36 ports de l'USMX faisaient grève, la première d'ampleur sur la côte américaine depuis 1977.
Le transport d'hydrocarbures et de produits agricoles, ou encore les croisières ne devraient néanmoins être que très faiblement, voire pas du tout, affectés.
"Petite part"
"Nous avons travaillé durant le COVID, nous ne nous sommes jamais arrêtés. On a permis au monde de continuer à fonctionner", a rappelé Jonita Carter, docker depuis 23 ans.
Elle faisait partie des quelque 200 manifestants rassemblés devant le terminal Maher, l'un des plus importants de Port Elizabeth, le grand port de New York-New Jersey.
Des dockers grévistes à Elizabeth (New Jersey), le 1er octobre. |
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Un peu plus loin, ils étaient environ le double massés devant le terminal de l'opérateur APM.
"Nous ne demandons pas grand-chose, la petite part à laquelle nous avons droit", a lancé Jonita Carter. "Avec l'automatisation, nous allons perdre nos emplois."
Outre une revalorisation conséquente des salaires, l'ILA réclame le gel de toute automatisation des ports.
Des importateurs et exportateurs avaient pris les devants en expédiant leurs produits à l'avance. D'autres ont opté pour un déchargement sur la côte Ouest, plus coûteux en temps et en argent depuis l'Europe.
Mais les ports de la côte Ouest, couverts par un accord social distinct conclu en 2023 qui leur interdit de faire grève, pourraient perturber les activités par solidarité et ils disposent de peu de capacités disponibles.
Oxford Economics estime que chaque semaine de grève amputerait le PIB américain de 4,5 à 7,5 milliards d'USD.
Selon le cabinet Anderson Economic Group (AEG), la première semaine de débrayage devrait coûter 2,1 milliards d'USD, dont 1,5 milliard en marchandises perdues (comme des denrées périssables).
AFP/VNA/CVN