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Photo fournie par Naval Group le 20 octobre 2020 montre le sous-marin français d'attaque Suffren, de type Barracuda, lors d'essais en mer. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Malgré le changement de gouvernement aux Pays-Bas, le groupe public français choisi par La Haye en mars concrétise ainsi l'exportation de son sous-marin Barracuda, dont 12 exemplaires avaient été vendus à l'Australie avant que Canberra n'annule le contrat en 2021.
Gijs Tuinman, secrétaire d'État néerlandais à la Défense, et Pierre Eric Pommellet, PDG de Naval Group, ont signé lundi 30 septembre "l'accord de livraison relatif au programme de remplacement des sous-marins néerlandais" sur le chantier de Den Helder (Pays-Bas), a annoncé Naval Group dans un communiqué.
Le montant du contrat n'a pas été dévoilé, mais Christophe van der Maat, alors secrétaire d'Etat néerlandais à la Défense, avait déclaré à l'AFP en mars que le budget du projet était de 5,6 milliards d'euros, et que l'offre de Naval Group était "inférieure" à ce montant.
En mars, les Pays-Bas avaient annoncé avoir choisi le groupe français au détriment notamment du tandem formé par le Suédois Saab et le Néerlandais Damen, dans le cadre d'un programme de renouvellement de la flotte en service depuis le début des années 1990.
"Longueur d'avance"
"Naval Group est honoré d'avoir été choisi par l'un des opérateurs de flotte sous-marine les plus avancés de l'OTAN, répondant à des exigences opérationnelles et techniques élevées", a déclaré M. Pommellet, cité dans le communiqué.
Les sous-marins Barracuda sont très silencieux, ce qui les rend difficiles à détecter. Avec des capacités avancées en termes de détection et de puissance de feu, ils vont jouer un rôle clé dans la protection des eaux territoriales du pays et des routes maritimes, essentielles à la liberté du commerce.
La compétition opposait Naval Group, allié au néerlandais Royal IHC, à l'allemand Thyssenkrupp Marine Systems (TKMS), et au suédois Saab qui a fait alliance avec le constructeur naval néerlandais Damen.
Ce long processus entamé en 2015 vise à remplacer les quatre sous-marins de classe Walrus lancés au début des années 1990 et dont le premier a été retiré du service à l'automne dernier pour que ses pièces puissent servir à l'entretien des autres.
Les sous-marins Orka, Zwaardvis, Barracuda et Tijgerhaai, que fournira Naval Group "donneront à la Marine royale néerlandaise une longueur d'avance dans le domaine de la lutte sous-marine", a souligné lundi 30 septembre Jan Willem Hartman, commandant de l'agence gouvernementale néerlandaise COMMIT.
Les deux premiers doivent entrer en service dans les dix ans suivant la signature du contrat.
Selon le quotidien La Tribune, les deux derniers devront être livrés avant fin 2039. Interrogé par l'AFP, Naval Group a refusé de communiquer à ce stade sur ce point.
En mars, Naval Group a promis de veiller à ce que "l'écosystème néerlandais développe et conserve son expertise et son implication tout au long du cycle de vie du sous-marin".
La signature le 10 septembre de l'accord de coopération industrielle entre Naval Group et le ministère néerlandais des Affaires économiques a précédé la finalisation de l'affaire.
L'assemblage des sous-marins pour les Pays-Bas sera réalisé sur le site du Naval Group à Cherbourg (Manche), dans le Nord-Ouest de la France, où sont produits les sous-marins nucléaires français.
Mais selon l'accord de coopération industrielle (ICA), la défense néerlandaise pourra aussi profiter du contrat pour renforcer sa base technologique et industrielle.
Un premier Barracuda, le Suffren, équipe la Marine française dans une version à propulsion nucléaire. Le modèle destiné aux Pays-Bas est lui à propulsion conventionnelle diesel-électrique et un peu plus petit, 3.000 tonnes contre 4.500 tonnes.
La marine néerlandaise a fait part de son besoin d'être dotée de sous-marins océaniques de grande autonomie afin de pouvoir opérer loin de ses bases, ce pour quoi le Barracuda a été conçu.
AFP/VNA/CVN