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Alors que le calme semblait rétabli à Ferguson, banlieue de Saint-Louis secouée par dix jours d'émeutes raciales, la cérémonie sous haute surveillance était prévue à 10h00 (15h00 GMT) à Saint-Louis, aux abords et dans l'église baptiste Friendly Temple Missionary, qui peut accueillir 5.000 fidèles.
Le jeune homme de 18 ans, abattu le 9 août en pleine journée par un policier blanc alors qu'il n'était pas armé, doit être ensuite enterré en présence de sa famille au cimetière St Peters de Saint-Louis.
Manifestation le 24 août à Saint Louis en faveur de Michael Brown, le jeune noir tué par un policier à Ferguson (Mis |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Mike Brown, qui était sur le point de commencer des études supérieures, a été tué par le policier Darren Wilson une vingtaine de minute après avoir volé une boite de cigares dans un magasin de spiritueux de cette banlieue de Saint-Louis.
Les versions de la police et de plusieurs témoins diffèrent. Pour les uns, Michael Brown aurait tenté de se saisir de l'arme du policier qui l'a abattu. Pour d'autres témoins, dont l'ami de Michael Brown qui l'accompagnait, il avait les mains en l'air.
Selon les autopsies diligentées par la famille et le ministère américain de la Justice, le jeune homme a été atteint d'au moins six balles.
Sous un soleil de plomb, la foule formait une importante file d'attente devant l'église baptiste où le cercueil avait été transporté. Parmi elle, le révérend Jesse Jackson, le rappeur Snoop Dogg, Martin Luther King III ou encore le réalisateur Spike Lee.
"Nous devons avoir une conversation", a déclaré Jane Brandon Brown, ambassadrice des God international ministries, un réseau de pasteurs, "nous devons parler des questions raciales, nous devons parler des tensions raciales et ensuite nous devons parler de la manière de les éradiquer".
"Je crois que la mort de Michael n'aura pas été vaine, et qu'elle ne sera pas utilisée comme une propagande mais comme un outil pour ramener l'unité dans un secteur très divisé", a-t-elle ajouté.
Parmi les personnes également présentes, le leader des droits civiques Al Sharpton, trois responsables de la Maison Blanche, le capitaine de police Ron Johnson, qui a géré les émeutes de Ferguson, et le père du jeune Noir, qui a appelé au calme lors de ces obsèques publiques. "Je veux que ce soit paisible", a plaidé le père de famille peu avant la cérémonie.
En revanche, le gouverneur Jay Nixon a accédé à la demande de la famille en ne s'y rendant pas.
"Je crois que nous devons faire de ce moment une réflexion (...) sur la manière dont nous avançons vers des solutions, dont nous réagissons à l'agressivité policière face à ce qui est considéré comme la petite délinquance. C'est vrai de Ferguson à State Island, New York", a déclaré Al Sharpton, sur NBC à la veille des obsèques.
Il faisait allusion également à la mort d'un père de famille noir, Eric Garner, décédé le 17 juillet après avoir été plaqué au sol et étranglé par des policiers à Staten Island. Ce décès avait aussi suscité un immense émoi à New York et réuni des milliers de manifestants samedi 23 août, à l'appel du NAN (National Action Network) présidé par Al Sharpton.
"Justice sera rendue"
Deux semaines plus tard, la mort du jeune Michael Brown déclenchait des émeutes sans précédent ces dernières années et qui s'étaient soldées par une soixantaine d'interpellations.
Un grand jury du comté de Saint-Louis a été chargé de décider s'il y a lieu de poursuivre le policier de 28 ans, pour l'heure mis en congé forcé.
Le gouverneur du Missouri s'est dit "confiant" sur CNN dimanche 24 août qu'avec "la double enquête" nationale et locale menée "dans une grande transparence", "justice sera rendue".
Durant les violents affrontements à Ferguson, la police avait utilisé des fusils d'assaut M-4, des grenades lacrymogènes et fumigènes et des véhicules blindés. Barack Obama avait envoyé son ministre de la Justice, Eric Holder, lui-même afro-américain, à Ferguson, où il avait arpenté les rues et tenté de panser les plaies d'une communauté déchirée par ces violences.
AFP/VNA/CVN