Israël pilonne la bande de Gaza, l'Égypte appelle à négocier

L'armée israélienne a soumis la bande de Gaza à un pilonnage intensif samedi 23 août, tuant neuf personnes dont cinq membres d'une même famille dans leur sommeil, tandis que l'Égypte lançait un appel à reprendre les négociations.

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L'armée israélienne a indiqué avoir frappé environ 55 cibles dans le territoire déjà dévasté, au lendemain de la mort du premier enfant israélien tué par la guerre. "Le Hamas paiera cher cette attaque", avait prévenu le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu après la mort de cet enfant tué par un obus tiré de la bande de Gaza.

Un Palestinien fuit les frappes israéliennes le 23 août 2014 à Gaza.
Photo : AFP/VNA/CVN


Effectivement, le territoire et la ville de Gaza elle-même ont retenti d'explosions successives pulvérisant des immeubles et forçant les Gazaouis à des courses affolées devant des frappes venues du ciel et semblant pouvoir tomber partout, ont constaté les journalistes de l'AFP. Au même moment, l'Égypte, médiateur historique, a appelé Israéliens et Palestiniens à accepter un cessez-le-feu et à reprendre les négociations qu'ils ont rompues mardi. L'une des frappes a atteint avant l'aube une maison d'Al-Zawayda, près du camp de réfugiés de Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza.
Cinq membres d'une même famille, deux enfants de trois et quatre ans, leur mère et leur père de 26 et 28 ans ainsi qu'une parente de 45 ans ont péri, selon les secours à l'hôpital Al-Aqsa de Deir al-Balah. Un troisième enfant, âgé de 12 ans, a été tué par une autre frappe à Deir al-Balah. "Toute cette région est une région agricole. Ils étaient en train de dormir, et à minuit et demi, au-milieu de la nuit, un (appareil) F16 a bombardé la maison", a dit Salah Abou Dahror, un proche, tandis que des centaines de personnes enterraient les morts d'Al-Zawayda à mains nues dans le sable. "Leur maison avait déjà été visée auparavant", rapportait Souleimane Abou Dahror, un autre parent, "mais ils n'avaient nulle part ailleurs où aller. Alors ils sont revenus. Et ils ont été frappés une seconde fois".
"Prenez garde"
Israël vise non seulement les lieux d'où partent les roquettes tirées contre son territoire, mais aussi les habitations de membres du Hamas. Il impute au Hamas la faute des dommages humains collatéraux. Quarante-cinq tirs de roquettes et de mortiers palestiniens ont atteint samedi Israël sans faire de victime, et dix autres roquettes lancées de la bande de Gaza ont été interceptées, a décompté l'armée israélienne.

Funérailles le 23 août 2014 à Gaza des membres de la famille palestinienne tués par une frappe israélienne.


En même temps qu'elle bombardait la bande de Gaza, l'armée a diffusé, par tracts, appels téléphoniques et SMS, un message signifiant aux Gazaouis de se tenir à distance des "terroristes" du Hamas. La moindre maison suspecte "sera prise pour cible (...) La campagne des forces armées d'Israël n'est pas terminée. Prenez garde", disent les tracts israéliens.
Au moins 2.102 personnes ont été tuées côté palestinien et 68, dont 64 soldats et quatre civils, côté israélien depuis le début le 8 juillet de l'opération israélienne "Bordure protectrice". Au moins 480 enfants âgés de 10 jours à 17 ans ont été tués et 70,73% des victimes des combats seraient des civils, a indiqué l'Unicef, agence onusienne d'aide aux enfants. Palestiniens et Israéliens ont repris les hostilités mardi après un cessez-le-feu de neuf jours. Des négociations indirectes menées au Caire par l'entremise des Égyptiens pour transformer le cessez-le-feu en trêve durable se sont soldées par un échec.
Stopper l'effusion de sang
L'incertitude reste totale sur l'évolution du conflit. Mais les consultations diplomatiques se poursuivent. L'Égypte, grand voisin d'Israël et de la bande de Gaza, un des deux seuls pays arabes à avoir un accord de paix avec Israël, a invité Israéliens et Palestiniens "à accepter un cessez-le-feu à la durée illimitée et à reprendre les négociations indirectes au Caire", selon le ministère égyptien des Affaires étrangères.
Les Égyptiens vont inviter Palestiniens et Israéliens à reprendre les discussions, a également déclaré le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas à l'issue d'un entretien avec le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi. "Ce qui nous intéresse maintenant c'est de mettre fin à l'effusion de sang", a dit M. Abbas. "Quand cette trêve sera entrée en vigueur, les parties pourront s'asseoir et discuter de leurs demandes".

Des familles palestiniennes lors de bombardements israéliens le 23 août 2014 à Gaza.


Le Hamas est "pour tout accord ou tout effort sérieux qui réponde aux exigences palestiniennes. On discutera de toute proposition faite", a déclaré un porte-parole du mouvement à Gaza, Sami Abou Zouhri. Israël ne s'était pas exprimé en début de soirée. Son Premier ministre s'est entretenu samedi par téléphone avec le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon. M. Ban a affirmé "la nécessité de revenir à un cessez-le-feu sous les auspices égyptiens", selon ses services.
M. Netanyahu, lui, a de nouveau comparé le Hamas à l'État islamique qui a proclamé un califat entre la Syrie et l'Irak et vient d'exécuter le journaliste américain James Foley. "Le monde entier a pu voir hier le Hamas conduire des exécutions de masse comme l'EIIL", rebaptisé État islamique, a-t-il dit selon ses services. Le Hamas a procédé vendredi à une série d'éliminations sommaires de Palestiniens accusés de collaborer avec Israël.

AFP/CVN

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