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Washington, qui a mené depuis le 8 août plus de 90 frappes contre les jihadistes de l'État islamique (EI) dans le Nord de l'Irak, s'est dit de son côté déterminé à poursuivre ses raids, menaçant d'étendre son intervention à la Syrie voisine.
Le gouvernement irakien fait face depuis le 9 juin à une offensive de l'EI, un groupe sunnite extrémiste, qui s'est emparé de territoires dans cinq provinces du pays, entraînant la fuite de dizaines de milliers de personnes.
Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammed Javad Zarif (gauche) et son homologue irakien Hoshyar Zebari, le 24 août |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'Irak "a besoin d'aide et de soutien de la part de tout le monde (...) de toutes les forces contre le terrorisme", mais pas sous la forme de troupes, car "les hommes combattant ne manquent pas", a déclaré le chef de la diplomatie irakienne Hoshyar Zebari lors d'une conférence de presse.
Son homologue iranien Mohammed Javad Zarif, qui s'exprimait à ses côtés, a assuré Bagdad de l'aide son pays, mais démenti toute présence de soldats iraniens en Irak.
Cependant, la mort fin juillet d'un pilote iranien dans des combats en Irak et la présence d'avions de combats venus probablement d'Iran semblent indiquer, selon des experts, une implication plus directe de la République islamique chez son voisin.
M. Zarif, dont le pays est un allié du régime syrien, a en outre appelé à davantage d'efforts internationaux pour lutter contre l'EI, un groupe également très actif dans la Syrie en guerre où il a pris dimanche le dernier bastion du régime dans la province de Raqa (Nord).
"Crimes contre l'humanité"
L'EI "est en train de commettre des actes horrifiants de génocide et des crimes contre l'humanité" et "doit être stoppé par la communauté internationale et par tous les pays de la région", a-t-il plaidé.
Sur le terrain, le groupe a lancé samedi soir un nouvel assaut pour s'emparer de la principale raffinerie de l'Irak, à Baïji (200 km au Nord de Bagdad). Les combats se poursuivaient dimanche 24 août.
Les jihadistes s'étaient emparés le 7 août du plus grand barrage du pays, près de Mossoul, avant que les forces gouvernementales et kurdes, avec l'aide des frappes aériennes américaines, ne le reprennent dix jours plus tard.
Les forces kurdes sont également parvenues à reprendre dimanche le secteur de Qaraj, au Sud-Est de Mossoul.
À Bagdad, le pouvoir tentait toujours d'apaiser les tensions confessionnelles attisées par une attaque ayant fait 70 morts vendredi 22 août contre une mosquée sunnite dans la région de Diyala (Nord-Est de Bagdad) qui avait entraîné des heurts entre sunnites et chiites.
Le Premier ministre désigné Haïdar al-Abadi a appelé ses concitoyens "à resserrer les rangs pour empêcher les ennemis de l'Irak de provoquer des troubles".
L'attaque, perpétrée par des miliciens chiites, risque d'accroître la colère de la minorité sunnite envers le gouvernement à majorité chiite qui a besoin de sa coopération dans son combat contre l'EI, et compliquer davantage les tractations en vue de former un gouvernement d'union.
"Objectifs très importants"
Un peshmerga en position sur une ligne de défense autour de Kirkouk, le 24 août |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La première tâche du nouveau gouvernement sera de stopper l'avancée des jihadistes, réputés pour leur exactions, en particulier contre les chrétiens et les Yazidis, déplacés par dizaines de milliers début août dans le nord du pays.
Les frappes aériennes américaines, qui ont réussi à freiner la progression des jihadistes, ne devraient pas faiblir après le choc causé par l'exécution du journaliste américain James Foley et malgré la menace de l'EI de tuer un second otage américain, le journaliste Steven Sotloff, si les raids se poursuivaient.
Bien au contraire, Washington a durci le ton et s'est déclaré prêt à "agir" contre l'EI en Syrie.
Un responsable militaire américain a déclaré au même quotidien que la préparation de frappes contre des "objectifs très importants", comme des personnalités de l'EI, pourrait prendre entre "une heure à une semaine".
AFP/VNA/CVN