M. Bernanke, qui témoignait à Washington devant la Commission économique mixte du Congrès, a appelé les parlementaires à prévoir des économies à moyen et long terme mais à "éviter de prendre des mesures budgétaires susceptibles d'entraver la reprise économique en cours", et leur a demandé de compléter l'action de la banque centrale.
Selon lui, la reprise de l'économie américaine est actuellement "proche de fléchir". "Il est vraisemblable que la croissance de l'emploi continue d'être léthargique dans la période à venir", a-t-il averti en rappelant le net ralentissement des embauches de l'été.
De plus, a-t-il dit, il ne fait "guère de doute" que les "tensions financières" provoquées par l'abaissement de la note de solvabilité des États-Unis par Standard and Poor's en août et l'exacerbation des problèmes de la zone euro "ont nui au moral des ménages et des entreprises" du pays.
Ces tensions "font peser un risque permanent sur la croissance", a indiqué le chef de la Fed, expliquant qu'un défaut de paiement de la Grèce pourrait avoir "un effet considérable" sur l'économie américaine.
La croissance du PIB américain a été poussive au premier semestre et ne semble pas en mesure actuellement de pouvoir gagner assez d'élan pour pouvoir faire baisser véritablement avant un certain temps un chômage de masse dont le taux atteignait 9,1% en août.
"Notre croissance n'est pas assez forte, nous sommes très vulnérables à ce qui se passe en Europe", a affirmé le secrétaire au Trésor, Timothy Geithner, dans un entretien diffusé en début de soirée sur la chaîne de télévision CNN.
La trajectoire de l'économie américaine "dépendra d'abord de l'efficacité des Européens à régler leur crise financière" mais "également de la capacité de notre Congrès à faire quelque chose pour renforcer la croissance aux États-Unis", a ajouté le ministre, appelant une nouvelle fois les Européens à agir avec détermination.
Le Fonds monétaire international (FMI) a abaissé fortement en septembre sa prévision de croissance pour l'économie américaine, à 1,5% pour 2011 et 1,8% pour 2012, et a exhorté les États-Unis à s'unir autour d'un projet politique permettant de soutenir la croissance économique du pays tout en offrant une perspective crédible de rééquilibrage des finances publiques.
Néanmoins, a déclaré M. Bernanke aux élus de la commission, la politique monétaire "n'est pas la panacée aux problèmes" actuels, et "la relance de l'économie et de l'emploi" est de la responsabilité partagée de tous les responsables politiques.
AFP/VNA/CVN