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Le jeune crêpier Nicolas Bùi Hoang. |
Le jeune franco-vietnamien Nicolas Bùi Hoang a commencé à apprendre le français dès l’âge de quatre ans, après le mariage de sa mère avec son beau-père français. Avant de pouvoir intégrer l’école française, il a dû suivre des cours de remise à niveau à l’Institut d’échanges culturels avec la France (IDECAF) à Hô Chi Minh-Ville. Avec beaucoup de persévérance, il a ensuite réussi à s’intégrer parfaitement dans le cursus français à l’école française Colette, du CE 1 jusqu’à la 5e classe du collège. Son beau-père ayant été muté à Doha, au Qatar, il a poursuivi ses études francophones au lycée Bonaparte de Doha, où il a obtenu son baccalauréat.
Il a ensuite choisi de suivre des études hôtelières à la prestigieuse école de formation Les Roches à Bluche, en Suisse. En effet, Les Roches est classée parmi les trois meilleurs établissements d’enseignement supérieur au monde pour la gestion hôtelière et parmi les deux premiers en termes de réputation pour les employeurs au niveau mondial. Les plus grandes marques de l’hôtellerie et bien au-delà se tournent vers elle pour rechercher de nouveaux talents.
Un amour de dessert
Nicolas y a obtenu sa licence en 2018 et a eu la chance de réaliser un stage dans un établissement haut de gamme à Bali, en Indonésie. “J’y ai découvert un environnement qui m’a beaucoup plu : la diversité culturelle présente, le cadre luxueux et le souci du détail pour satisfaire la clientèle”, s’extasie toujours Nicolas en repensant à ces années déterminantes pour lui.
La populaire crêperie de Nicolas Bùi Hoang à Vung Tàu. |
Des crêpes excellentes. |
Sa famille lui avait fait découvrir et aimer le domaine de la restauration dès son plus jeune âge ; son frère fait d’ailleurs des études de cuisine, et sa propre expérience lui a fait découvrir son attrait pour l’hôtellerie. Avec une tête bien faite et bien remplie, il ne restait plus à Nicolas qu’à se lancer au Vietnam, à la fois pour retrouver ses racines et faire connaître des spécialités françaises aux Vietnamiens en les rendant les plus accessibles possibles.
Nicolas a ainsi opté pour un met très populaire, véritable icône culturelle de la France, à savoir les crêpes. C’est peut-être son grand-père maternel qui lui a soufflé l’idée, vu qu’il avait été enseignant de français et donc très sensible à la gastronomie française. C’est surtout le fait d’avoir vu sa maman en préparer quand il était tout petit qui lui a donné l’idée d’ouvrir sa première enseigne. Lorsqu’on passe près du “Crêpe Comptoir” en plein centre de Vung Tàu, province de Bà Ria-Vung Tàu, les bonnes odeurs de pâte à crêpes en font craquer plus d’un. “J’aimerais développer mon commerce et ouvrir plusieurs emplacements afin de pouvoir faire plaisir à un plus grand nombre de consommateurs”, aime aussi à répéter Nicolas.
Le crêpier a d’ailleurs un maître, quelqu’un qu’il respecte beaucoup, c’est David Chang, un chef-restaurateur américain d’origine sud-coréenne. Il est propriétaire du groupe Momofuku, qui comprend onze restaurants, et il est l’auteur de plusieurs séries documentaires sur Netflix centrées sur la découverte culinaire.
Ce chef dirige également un restaurant deux étoiles Michelin dans lequel il cuisine ses fameuses spaghettis à la sauce de poisson vietnamienne fabriquée sur l’île de Phu Quôc, province de Kiên Giang (Sud). Il reçoit régulièrement des commentaires très positifs sur ses idées de cuisine fusion audacieuse et créative entre l’Asie et l’Europe. Il s’en inspire donc beaucoup et rêve en secret de pouvoir faire lui aussi des choses dans ce sens-là. Il a aussi une autre grande passion, c’est le voyage, qu’il tient de sa jeunesse passée dans divers pays. “J’adore découvrir de nouvelles cultures, surtout au niveau culinaire, mais aussi linguistique”, partage notre jeune crêpier.
Son affaire tourne bien et on reste convaincu qu’il n’en restera pas là. D’autres aventures culinaires l’attendent et d’autres recettes signées Nicolas trottent dans sa tête. C’est pour cela qu’il fait sauter ses crêpes avec une pièce d’or dans la main, pour que cela lui porte bonheur. Une tradition bien française !
Texte : Hervé Fayet/CVN
Photos : Nicolas Bùi Hoang/CVN