"Le lieu de ces attaques, dans le centre de Kaboul, à une heure où de nombreux civils étaient présents, témoigne d'un mépris stupéfiant pour les vies civiles", a-t-il déclaré dans un communiqué, ajoutant que "rien ne pouvait justifier le fait de mettre en danger la vie de tant de personnes".
De telles attaques ne nous détourneront pas de continuer à soutenir la population d'Afghanistan et ses institutions gouvernementales, a-t-il ajouté.
Explosions, tirs de kalachnikovs et de mitrailleuses lourdes, voiture calcinée et bâtiments en feu : les talibans, qui ont mené des attaques coordonnées à Kaboul le 18 janvier, ont transformé le centre de la capitale afghane en champ de bataille près de 4 heures durant.
Pendant que les combats faisaient rage, le centre ville a été déserté par les habitants, notamment autour de la place du Pachtounistan, bouclée par la police.
Les habitants sont restés cloîtrés chez eux et les marchands terrés dans leurs échoppes dans ces rues qui mènent au palais présidentiel et aux ministères, un porte-parole des talibans ayant assuré qu'ils avaient lancé 20 kamikazes à l'assaut de ces bâtiments.
Toute la matinée, des explosions, dont 2 très puissantes, et des tirs d'armes automatiques et de mitrailleuses lourdes ont retenti dans le centre de la capitale. L'odeur âcre de la poudre disséminée par le vent saturait l'air à plus d'un kilomètre de la place du Pachtounistan où trônent notamment le palais présidentiel, les ministères de la Justice, des Finances, des Mines et le centre commercial Qari Sami.
Les sirènes des ambulances ont retenti sans discontinuer toute la matinée dans le centre alors que des ambulances et des camions de pompiers convergeaient notamment vers le centre commercial en feu.
Un chauffeur de l'AFP, Aktar Mohammad, se trouvait à 50 mètres d'un carrefour, tout près du ministère des Affaires étrangères, quand une voiture piégée conduite par un kamikaze a explosé.
Le ministère de l'Intérieur a précisé que le kamikaze conduisait une ambulance. Une télévision afghane a montré une voiture calcinée avec les restes d'un corps humain.
À un kilomètre de là, les forces de sécurité ont été déployées derrière leurs véhicules blindés pour se protéger des tirs devant le centre commercial Qari Sami, un des plus importants de la capitale, en feu.
Le corps calciné d'un commerçant en a été retiré par les policiers, a constaté un journaliste de l'AFP.
"J'ai vu des hommes portant un patou (couverture portée par les hommes). Le garde est venu à leur rencontre et leur a demandé ce qu'ils voulaient", raconte Ismaïl, vendeur au premier étage du centre commercial.
"L'un d'entre eux a soulevé son patou et a dit +dégage ou tu vas mourir+", en montrant une ceinture d'explosifs, ajoute Ismaïl, précisant que les hommes étaient ensuite montés à l'étage du centre commercial. Selon les autorités "2 ou 3" kamikazes étaient rentrés dans le centre commercial.
Un journaliste de l'AFP a également vu les 3 corps de talibans - qui semblaient être des adolescents - tués après s'être retranchés dans un ancien hôtel donnant sur la place.
De leurs côtés, les forces internationales appuyaient les militaires et policiers afghans. Plusieurs hélicoptères des forces de l'OTAN, notamment des Blackhawk américains, tournoyaient au-dessus des zones de combats.
Sept kamikazes sont morts, selon le ministère de la Défense, 2 en actionnant leur ceinture d'explosifs et 5 tués par les forces de sécurité.
Après 4 heures de combats, le président Hamid Karzaï a assuré que la sécurité était "rétablie" dans Kaboul, mais un journaliste de l'AFP sur place pouvait encore entendre des explosions et des tirs sporadiques.
À la mi-journée, les autorités ont fait état de 5 morts, dont un enfant, un policier et un soldat afghan, et 71 blessés.
AFP-XINHUA/VNA/CVN