Antiterrorisme : le Yémen décapite Al-Qaida dans son fief

Le Yémen, fort d'un nouveau coup porté à Al-Qaïda, veut montrer sa capacité à sévir contre ce réseau avant la conférence de Londres dénoncée par les oulémas locaux comme un prélude à une intervention militaire étrangère, estiment des analystes.

Le ministère de l'Intérieur a confirmé le 16 janvier la mort du chef militaire d'Al-Qaïda dans la Péninsule arabique (Aqpa), Qassem Al-Rimi, et de 5 de ses lieutenants dans un raid aérien la veille dans le Nord du pays. Auparavant, une cellule du réseau dans l'Est avait été détruite.

Trois membres présumés d'Al-Qaïda en possession d'armes et d'explosifs ont aussi été arrêtés dans le Nord, à la frontière saoudo-yéménite, selon le ministère de la Défense.

Le Yémen, enjoint de mater le réseau extrémiste après sa revendication de l'attentat manqué de Noël contre un avion américain, "veut éviter une intervention militaire étrangère directe contre Al-Qaïda", déclare Adel al-Ahmadi, un spécialiste yéménite du réseau. "Il entend ainsi dire qu'il est capable d'accomplir la mission par ses propres moyens mais qu'il a besoin d'une assistance logistique dans sa lutte contre Al-Qaïda et d'un soutien politique pour consolider son régime face à ses adversaires locaux", des aides attendues de la conférence de Londres du 27 janvier, ajoute-t-il.

La capacité du Yémen à combattre les groupes extrémistes basés sur son territoire est au coeur des débats à Washington après la tentative d'attentat le 25 décembre par un Nigérian qui aurait été radicalisé lors d'un séjour au Yémen.

Mais Sanaa a exclu un déploiement de troupes étrangères sur son territoire et le président américain Barack Obama a dit qu'il ne l'envisageait pas.

"Une intervention directe des États-Unis pourrait renforcer Al-Qaïda et non l'affaiblir", en suscitant un mouvement de soutien parmi la communauté musulmane, a averti dès le 7 janvier le vice-Premier ministre yéménite aux Affaires de la défense et de la sécurité, Rached al-Alimi.

Des médias américains ont fait état d'une participation américaine aux raids gouvernementaux contre Al-Qaïda les 17 et 24 décembre qui avaient tué plus de 60 extrémistes.

"Pour Sanaa, les frappes successives menées avec succès prouvent qu'une assistance logistique et en matière de renseignement est plus efficace" qu'une intervention étrangère, note Saïd Ali Obeid al-Jamhi, spécialiste des groupes extrémistes. "Par ces frappes, les autorités prouvent leur capacité à étouffer Al-Qaïda".

AFP/VNA/CVN

(18/01/2010)

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