Collision aérienne à Washington : pas de survivants, selon le chef des pompiers

Les autorités n'espèrent plus trouver de survivants parmi les 64 passagers de l'avion de ligne et les trois militaires de l'hélicoptère qui sont entrés en collision mercredi soir 29 janvier au-dessus de Washington, la pire catastrophe aérienne aux États-Unis depuis plus d'une décennie.

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Des secouristes sur le fleuve Potomac à Washington, le 30 janvier 2025. 
Photo : AFP/VNA/CVN

"À ce stade nous ne pensons pas qu'il y ait de survivants", a dit le chef des pompiers de la ville de Washington, en annonçant que 28 corps avaient été récupérés.

"Vingt-sept corps de passagers de l'avion et un corps d'une personne se trouvant à bord de l'hélicoptère ont été retrouvés", a déclaré John Donnelly jeudi 30 janvier lors d'une conférence de presse. "Nous en sommes maintenant au stade où nous passons d'une opération de sauvetage à une opération de récupération" des corps, a-t-il ajouté.

Avec ce bilan potentiel de 67 morts, il s'agit de la pire catastrophe aérienne aux États-Unis depuis qu'un avion de la compagnie Colgan Air s'était écrasé en 2009 dans l'État de New York (Nord-Est), faisant 49 victimes.

Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a expliqué qu'un avion du constructeur Bombardier exploité par PSA, appartenant à American Airlines, était "entré en collision à altitude moyenne" avec un hélicoptère Sikorsky H-60 au moment de l'approche de l'aéroport Ronald-Reagan de la capitale américaine, mercredi soir.

"Absolument" évitable

Dans un message sur sa plateforme Truth Social, le président américain, Donald Trump, a jugé que l'accident "aurait dû être évité", si l'hélicoptère avait manœuvré, sous la direction des contrôleurs aériens, pour ne pas se trouver dans la "trajectoire d'approche parfaite" de l'avion, qui arrivait du Kansas.

La collision aurait "absolument" pu être évitée, a également estimé jeudi Sean Duffy, le secrétaire aux Transports.

L'avion transportait 60 passagers et quatre membres d'équipage. Un responsable du Pentagone a précisé que trois militaires étaient à bord de l'hélicoptère. Il effectuait "un vol d'entraînement", selon un message relayé sur les réseaux sociaux par le nouveau ministre de la Défense, Pete Hegseth.

Une bande sonore des échanges dans la tour de contrôle permet d'entendre les contrôleurs demander plusieurs fois à l'hélicoptère s'il avait vue sur l'avion, puis lui ordonner de "passer derrière" ce dernier.

"J'ai juste vu une boule de feu et puis il a disparu", s'exclame ensuite un contrôleur, après que la communication avec l'hélicoptère eut été coupée.

Plusieurs membres de la communauté américaine de patinage artistique se trouvaient à bord de l'avion de ligne, ont rapporté jeudi les médias américains, tandis que Moscou confirmait la présence à bord de deux ex-patineurs russes et d'autres ressortissants russes.

Les agences d'État, Ria Novosti et Tass, avaient auparavant annoncé que le couple de patineurs artistiques Evgenia Chichkova et Vadim Naumov, champions du monde 1994 devenus entraîneurs, se trouvait à bord.

"D'autres de nos concitoyens s'y trouvaient aussi", a précisé le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, exprimant les condoléances de la Russie.

Inna Volyanskaya, ancienne patineuse soviétique devenue entraîneuse aux États-Unis, était également parmi les passagers, selon TASS et Ria Novosti.

"Nous sommes effondrés après cette tragédie indicible et nous gardons les familles des victimes tout près de nos cœurs", a déclaré pour sa part l'instance dirigeante du patinage artistique américain, dans un communiqué cité par le Washington Post.

"Profond chagrin"

La capitale fédérale est sans cesse survolée par des avions et hélicoptères à très basse altitude, avec son aéroport Ronald-Reagan au bord du Potomac, fleuve qui sépare la ville de l'État de Virginie.

Le patron d'American Airlines, Robert Isom, a exprimé dans une vidéo son "profond chagrin".

Des véhicules et des équipes de secouristes sur les bords du fleuve Potomac à Washington après une collision aérienne le 29 janvier 2025.
Photo : AFP/VNA/CVN

Une très vaste opération impliquant policiers, pompiers, et gardes-côtes a été lancée dans la nuit noire dans les eaux glaciales et boueuses du Potomac.

Des hélicoptères ont survolé le fleuve, balayant les eaux avec des faisceaux lumineux. Les gyrophares de dizaines de véhicules de secours ont clignoté toute la nuit, selon des journalistes de l'AFP.

Des dizaines de camions de pompiers dont certains avec des remorques tirant des canots pneumatiques ont été mobilisés.

Un témoin cité par CNN, Ari Schulman, a déclaré qu'il "pens(ait) avoir vu la collision", avec une "lumière jaune très brillante" -- ressemblant au flash d'une explosion -- lorsqu'il roulait en voiture sur une voie rapide qui sillonne le long du Potomac, entre Washington et la Virginie.

L'avion venait de Wichita, au Kansas, et devait atterrir à Washington à 21h00 mercredi (02h00 GMT jeudi). Une compétition de patinage artistique s'était tenue à Wichita jusqu'au 26 janvier, selon le site de la fédération américaine de ce sport.

Tout près de la zone de l'accident, un Boeing 737-222 d'Air Florida avait percuté un pont enjambant le Potomac pendant une tempête de neige et s'y était abîmé, le 13 janvier 1982. L'accident avait fait 78 morts, dont quatre automobilistes qui se trouvaient sur le pont.

AFP/VNA/CVN

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