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Des visiteurs lors de l'inauguration d'un mémorial de la Shoah à Lyon, à la veille des 80 ans de la libération du camp d'extermination d'Auschwitz-Birkenau, le 26 janvier. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L’œuvre, intitulée les "Rails de la mémoire", est constituée de 1.173 mètres de rails de chemin de fer, pour symboliser les 1.173 km séparant Lyon de l'ancien camp d'Auschwitz, en Pologne, où un million de juifs ont été assassinés par l'Allemagne nazie.
Pensée par deux architectes parisiens, Quentin Blaising et Alicia Borchardt, elle a été installée sur une place proche de la gare Perrache, depuis laquelle sont partis durant la Seconde Guerre mondiale de nombreux convois vers les camps de la mort.
"Cet espace ne pouvait être ailleurs qu'ici", a déclaré devant plusieurs centaines de personnes, réunies pour la cérémonie, Jean-Olivier Viout, président de l'Association pour l'édification d'un mémorial de la Shoah à Lyon
L’œuvre ne se limite pas à évoquer la mémoire des "6.100 hommes, femmes et enfants de notre région exterminés pour le seul motif qu'ils étaient juifs", mais rend plus largement hommage aux six millions de victimes de la Shoah, un nombre "à marteler, et à remarteler sans cesse", a ajouté le magistrat qui, en 1987, fut membre de l'accusation au procès du chef de la Gestapo lyonnaise, Klaus Barbie.
"L'antisémitisme est un poison pernicieux qui doit être combattu avec force", a dit pour sa part le maire écologiste de Lyon, Grégory Doucet. Une "partie du crime indicible de la Shoah s'est déroulée dans notre ville", même si les déportations s'y "produisirent dans une quasi-invisibilité", a-t-il souligné.
Inauguration d'un mémorial de la Shoah à Lyon, à la veille des 80 ans de la libération du camp d'extermination d'Auschwitz-Birkenau, le 26 janvier. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Lyon fut "barbouillée de sang" par "la cruauté inouïe de ses bourreaux", dont Klaus Barbie, "le boucher de Lyon" mais aussi le chef de la milice Paul Touvier, a-t-il rappelé.
Face au "sentiment d'horreur et de perte irréversible", le nouveau mémorial s'adresse d'abord "au sensible", "elle frappe notre conscience", a poursuivi le maire, en saluant son prédécesseur, Gérard Collomb, décédé en 2023, "sans la volonté de qui rien de cela n'aurait pu aboutir".
AFP/VNA/CVN