Bras de fer continu sur la dette de la Grèce

Les négociateurs représentant les créanciers privés de la Grèce ont fait état le 26 janvier de "progrès" dans les discussions avec le gouvernement grec sur l'effacement de 100 milliards de dettes de la Grèce.

Le patron du lobby bancaire mondial (IIF), Charles Dallara.

"Les discussions ont été centrées sur des questions légales et techniques (...) et certains progrès ont été réalisés, les travaux se poursuivront", le 27 janvier, a indiqué dans un communiqué le lobby bancaire mondial, IIF, à l'issue d'une réunion à Athènes entre son patron, Charles Dallara, et le Premier ministre grec, Lucas Papademos.

La rencontre, en présence aussi du second de M. Dallara, Jean Lemierre, conseiller du président de la banque française BNP Paribas, et du ministre grec des Finances, Evangélos Vénizélos, a duré environ deux heures.

Elle marquait le début d'un troisième cycle dans les tractations se déroulant depuis trois semaines à Athènes entre le gouvernement grec et les créanciers privés de la Grèce. Celles-ci visent à désendetter ce pays en ramenant sa dette à 120% de son PIB en 2020 contre plus de 160% actuellement, conformément au plan de soutien à la Grèce adopté par la zone euro fin octobre.

Charles Dallara a déjà déclaré à plusieurs reprises que les banquiers n'iraient pas de manière volontaire au-delà d'une décote de 50% de leurs titres grecs, permettant d'effacer environ 100 milliards de dette.

Mais le FMI, qui a le pouvoir de débloquer des fonds vitaux pour la Grèce, s'est rappelé le 24 janvier au bon souvenir des négociateurs, et du reste des pouvoirs publics de la zone euro, en laissant entendre que la seule participation des banques ne serait pas suffisante.

Pour le FMI, l'objectif intangible est de ramener le taux de la dette publique grecque à 120% du PIB d'ici à 2020. C'est la condition sine qua non pour qu'il débloque une nouvelle série de prêts d'urgence vitaux pour Athènes.

Or, selon des sources proches du dossier, la proposition des créanciers privés ne permettrait d'atteindre qu'un endettement d'environ 130%.

"Afin d'assurer la viabilité de la dette de la Grèce, il est essentiel qu'un nouveau programme soit soutenu par une combinaison de participation du secteur privé et de soutien du secteur public qui abaissera la dette à 120% du PIB d'ici à 2020", a indiqué mercredi soir le Fonds. Mais pour l'instant, le secteur public, notamment la Banque centrale européenne (BCE), qui détient environ 45 milliards d'euros de dette grecque, fait la sourde oreille.

Pour sa part, le président de l'Eurogroupe et chef du gouvernement luxembourgeois, Jean-Claude Juncker, dans un entretien à paraître le 27 janvier dans le quotidien autrichien Standard, a estimé que les États créditeurs de la Grèce devraient "renoncer à une partie de la dette grecque", comme les banques privées.

Selon lui, l'objectif de réduire le déficit public grec à 120% du PIB ne sera pas "totalement atteint" par la seule décote de la dette détenue par les banques privées.

"Trouvez nous une bonne solution et mettez là en œuvre rapidement", a déclaré au quotidien britannique Financial Times, Brian Moynihan, patron de Bank of America Merrill Lynch, de la localité suisse de Davos, où les chefs de file de l'économie internationale planchent sur les maux dont souffre la planète au Forum économique mondial (WEF).

À Berlin, la chancelière Angela Merkel recevait à la mi-journée le nouveau chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy. Les deux leaders devraient largement aborder la crise.

Il est "absurde de promettre plus d'argent si nous ne luttons pas contre les origines de la crise", a déclaré mercredi Mme Merkel dans six journaux européens.

"Si les Grecs sont sérieux sur leur programme d'ajustement, s'ils font tout ce qu'ils doivent faire, si on réduit de manière suffisante le volume de la dette grâce à des contributions à répartir entre créanciers privés et publics, on évite le défaut (de paiement) de la Grèce. Cela fait beaucoup de +si+", a prévenu une source proche du dossier.

Malgré l'urgence du dossier grec, les marchés financiers, baromètres de la crise, ne s'affolent pas, comme s'ils avaient le temps.

"Il y a une pression très forte de tous les États membres sur la Grèce et sur les banques pour qu'on arrive à un accord", mais la date limite est fixée au 13 février, souligne une source européenne.

Et les opérateurs boursiers n'avaient d'yeux le 26 janvier que pour la Réserve fédérale (Fed) qui a notamment annoncé le 25 janvier qu'elle garderait ses taux au plus bas au moins jusqu'en 2014, une bonne nouvelle pour les marchés.

La quasi-totalité des places européennes ont ainsi clos la séance sur une hausse de plus de 1%, Bruxelles gagnant même 2,62% et Athènes 3,99%.

AFP/VNA/CVN

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