Le Fonds de secours de la zone euro dégradé, divisions sur son renflouement

Standard & Poor's a retiré le 16 janvier son triple A au Fonds de soutien de la zone euro (FESF), relançant un débat conflictuel sur la nécessité de renflouer ce mécanisme.

Le ministre français des Finances, François Baroin, le 16 janvier à Paris.

 

La note à long terme du Fonds a été abaissée d'un cran, à "AA+", tandis que celle à court terme est restée stable à son plus haut niveau. Cette décision était attendue après l'abaissement le 13 janvier au soir d'un cran de la note de la France et de l'Autriche, qui faisaient partie jusqu'alors des six États notés "AAA" au sein de l'Union monétaire : la note du FESF dépend en effet de celles des États de la zone euro qui le garantissent, et tout particulièrement de ceux jouissant de la meilleure évaluation pour leur dette.

Mais l'agence S & P a prévenu qu'elle pourrait relever la note du Fonds si des garanties supplémentaires devaient lui être accordées. "Si nous constatons que les obligations à long terme du FESF sont pleinement soutenues par les garanties des États membres bénéficiant d'un triple A, nous pourrions relever sa note à AAA", indique-t-elle.

Ce message adressé aux quatre pays de la zone euro bénéficiant d'un triple À constitue un appel sans équivoque à l'Allemagne, le premier contributeur du FESF, mais celle-ci refuse de remettre au pot pour ses voisins en difficulté. "Le gouvernement allemand n'a aucune raison de penser que le volume des garanties du FESF ne suffirait pas à remplir ses obligations", avait affirmé le porte-parole d'Angela Merkel, avant l'annonce de S&P.

Il n'y a "pas besoin d'agir sur le FESF actuellement", a ensuite réagi le ministère allemand des Finances. Paris a adopté la même ligne. "Le FESF conserve intacte sa capacité de prêt, avec des moyens suffisants et garantis pour remplir l'ensemble de ses engagements présents et à venir", a estimé le ministre des Finances, François Baroin.

Ce sujet devrait être abordé lors de la prochaine réunion des ministres des Finances de la zone euro et de l'UE les 23 et 24 janvier. La capacité de prêts actuelle du FESF est de 250 milliards d'euros environ sur une enveloppe initiale de 440 milliards, un montant insuffisant s'il fallait venir en aide à un pays comme l'Italie.

Consciente des enjeux, la Banque centrale européenne (BCE) s'est invitée dans le débat et a offert un soutien inattendu à Standard & Poor's. "Il faut des contributions supplémentaires des pays encore notés AAA" pour que le FESF conserve "la même capacité" ou puisse prêter "au même taux", même après une dégradation, a estimé le 16 janvier au soir Mario Draghi, le président de l'institut monétaire lors d'une audition devant le Parlement européen.

Une déclaration qui va à l'encontre des propos rassurants du FESF, qui a affirmé, sitôt la décision de S&P connue, que cela n'allait en rien "réduire sa capacité effective de prêts de 440 milliards d'euros". "Le FESF a les moyens de remplir ses engagements actuels et éventuellement d'autres, d'ici la mise en œuvre du Mécanisme européen de stabilité (MES) en juillet", ont assuré d'une même voix son patron, Klaus Regling, et le chef de file de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker.

Les Européens se sont mis d'accord en décembre pour avancer à juillet 2012 l'entrée en vigueur du MES --appelé à succéder au FESF-- et pour faire cohabiter les deux mécanismes pendant un an, et ainsi rassurer les marchés.

Là encore, des divisions importantes subsistent sur la capacité de prêts effective de ce mécanisme, les Allemands craignant une nouvelle fois de devoir aller au-delà de leurs engagements initiaux. Berlin s'est toutefois dit prêt le 16 janvier à faire un geste de bonne volonté en versant en une seule fois sa contribution au futur mécanisme de secours au lieu de l'étaler dans le temps.

 

AFP/VNA/CVN
 

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