Un magasin à Shanghai. |
La hausse des prix à la consommation, principale jauge de l'inflation, s'est accélérée pour l'an dernier à 5,4%, contre 3,3% en 2010, nettement au-dessus de l'objectif de 4% fixé en mars par Pékin, a rapporté le 12 janvier le Bureau national des statistiques (BNS).
2011 est l'année qui a connu l'inflation la plus forte depuis 2008 en Chine, lorsque la hausse des prix avait atteint près de 5,9%. Mais la hausse des prix a poursuivi en décembre sa décrue entamée en août, tombant à 4,1%, après un pic de 6,5% en juillet. Son niveau est aujourd'hui le plus bas depuis septembre 2010, lorsqu'elle avait été de 3,6%.
L'inflation est tirée en Chine par l'augmentation des prix alimentaires, et frappe donc de manière disproportionnée les ménages les plus modestes, qui dépensent une plus grande part de leurs revenus pour se nourrir. En décembre, les prix alimentaires ont progressé de 9,1% sur un an, contre seulement 1,9% pour les produits non alimentaires.
Les mesures prises par le gouvernement pour lutter contre l'inflation, comme le relèvement des taux d'intérêt, la hausse des réserves obligatoires des banques ou les limitations à l'achat d'appartement sur un marché immobilier fortement spéculatif ont produit leurs effets, amenant Pékin à infléchir sa politique monétaire en fin d'année.
Pour 2012, Pékin a annoncé "une politique monétaire prudente et une politique budgétaire pro-active", ce qui signifie en clair selon les observateurs une ouverture très mesurée des vannes du crédit.
En théorie, le ralentissement de l'inflation "devrait permettre un assouplissement monétaire pour combattre le ralentissement de la croissance et un marché immobilier qui vacille", a commenté Alistair Thornton, économiste de IHS Global Insight basé à Pékin.
La croissance de la deuxième économie mondiale, qui avait caracolé à 10,4% en 2010, s'est élevée à 9,7% au premier trimestre, à 9,5% au deuxième et à 9,1% au troisième en rythme annuel. Ce ralentissement devrait se poursuivre au 4e trimestre, selon les analystes. Toutefois, à cause de la nécessité de ne pas relancer l'inflation, "la marge de manoeuvre politique pour un assouplissement demeure relativement étroite" pour le gouvernement, selon M. Thornton.
AFP/VNA/CVN