L'émissaire américain pour l'Afghanistan et le Pakistan, Richard Holbrooke, "a demandé à la Commission européenne d'augmenter son aide économique au Pakistan", actuellement de l'ordre de 50 millions d'euros par an, a dit ce diplomate, sans préciser quelle avait été la réponse des Européens.
Lors d'une rencontre avec les représentants des 27 pays de l'UE pour la politique de sécurité, le responsable américain a "parlé de la dimension régionale" du conflit afghan et en particulier du Pakistan, a-t-il ajouté.
"Nous sommes tous très préoccupés par ce qui se passe au Pakistan, zone encore plus sensible que l'Afghanistan. C'est un enjeu majeur de sécurité pour tout le monde", a-t-il observé, soulignant l'identité de vues entre Européens et Américains à ce sujet.
M. Holbrooke avait déjà souligné auparavant devant les ambassadeurs des 26 pays de l'OTAN et des autres pays de l'ISAF, la force dirigée par l'alliance en Afghanistan, l'importance d'"un large soutien au Pakistan contre le terrorisme et l'extrémisme", a indiqué un responsable allié.
L'émissaire américain avait reconnu samedi qu'il n'était pas question d'envoyer des troupes de l'OTAN traquer les rebelles et les membres d'Al-Qaïda jusque dans leurs repaires de la zone tribale pakistanaise frontalière de l'Afghanistan.
La Commission européenne a confirmé à M. Holbrooke qu'elle était prête à envoyer une mission d'observateurs en Afghanistan pour l'élection présidentielle d'août, qui "se déploierait largement sur le territoire" moyennant un financement de "50 à 60 millions d'euros", a précisé le diplomate de l'UE.
Prochaine conférence des donateurs à Tokyo
Le Japon va organiser avec la Banque mondiale une conférence internationale des donateurs pour le Pakistan le 17 avril à Tokyo, afin d'aider ce pays à se stabiliser et à lutter contre le terrorisme, a annoncé le ministère japonais des Affaires étrangères.
Cette réunion "servira à aider le Pakistan à affronter ses difficiles défis, comme la réforme économique et la lutte contre le terrorisme", a expliqué le ministère dans un communiqué.
Le président pakistanais Asif Ali Zardari et l'émissaire américain Richard Holbrooke participeront à ce sommet, ainsi que des représentants d'une vingtaine d'autres États.
Le Japon et la Banque mondiale publieront un communiqué final à l'issue des débats, au cours desquels chaque gouvernement annoncera une promesse d'aide sous diverses formes au Pakistan, selon le ministère japonais.
Cette conférence sera précédée d'une rencontre des pays du groupe des "Amis du Pakistan", réunissant les principaux bailleurs de fonds et alliés d'Islamabad.
Outre le Japon et les États-Unis, ce groupe comprend Grande-Bretagne, France, Allemagne, Russie, Émirats Arabes Unis, Turquie, Australie, Canada, Chine, ainsi que l'ONU et l'Union Européenne.
Le Pakistan est un pion essentiel dans la "guerre contre le terrorisme" lancée par les États-Unis après les attentats du 11 septembre.
Le Fonds monétaire internationale a approuvé l'an dernier une ligne de crédit de 7,6 milliards de dollars pour le Pakistan, frappé également par la crise économique mondiale, mais le gouvernement Zardari a estimé que cette aide était insuffisante pour assurer la stabilité du pays.
AFP-XINHUA/VNA/CVN