Gouvernement et opposition prêts à la "réconciliation" au Pakistan

Le Premier ministre pakistanais Yousuf Raza Gilani et le principal dirigeant de l'opposition Nawaz Sharif se sont dits prêts dimanche à la "réconciliation", une semaine après le dénouement de la crise qui avait ébranlé le gouvernement civil.

«Je suis venu rencontrer Nawaz Sharif avec une branche d'olivier, avec un message du président Asif Ali Zardari disant que la situation requiert une large réconciliation parce que le Pakistan est confronté à de grands défis, sur les questions économiques et le terrorisme", a dit M. Gilani lors d'une conférence de presse. "Nous voulons la réconciliation. Nawaz Sharif a répondu positivement et je l'en remercie", a-t-il ajouté à l'issue d'une réunion entre les 2 hommes à Raiwind, la résidence d'été de M. Sharif dans l'Est du Pakistan.

"Nous allons coopérer avec le gouvernement", a déclaré de son côté le leader d'opposition. Il a cependant rappelé qu'il réclamait l'abolition d'un amendement à la Constitution introduit par le régime militaire de Pervez Musharraf (1999-2008), qui élargit les pouvoirs du chef de l'État, ainsi que l'application de la "Charte pour la démocratie". Ce document avait été signé 2006 par Nawaz Sharif et par l'ancien Premier ministre Benazir Bhutto, épouse de M. Zardari assassinée en 2007, afin de rétablir la démocratie au Pakistan.

Nawaz Sharif, qui s'est imposé ces dernières semaines comme une force politique de poids, a cependant exclu de rejoindre le gouvernement fédéral, dirigé par le Parti du peuple pakistanais (PPP) de M. Zardari, comme il l'avait fait durant quelques mois en 2008.

Ancien Premier ministre et rival de longue date du président Zardari, il a assuré "n'avoir aucune rancune personnelle" contre le chef de l'État. "Il y avait une différence de principe et c'est terminé maintenant", a-t-il dit.

Cette réunion était la première entre MM. Gilani et Sharif depuis qu'un verdict de la Cour suprême, rendu le 25 février, a exclu le second de la vie politique en raison d'anciennes condamnations pénales.

Ce verdict visait également Shahbaz Sharif, le frère de Nawaz, jusqu'alors chef du gouvernement de la province du Pendjab, la plus peuplée du pays.

Nawaz Sharif avait alors accusé le chef de l'État d'avoir manipulé le verdict et avait appelé au soulèvement populaire. Il avait pris la tête d'un mouvement de contestation mené depuis des mois par les avocats et partis d'opposition, qui réclamaient le retour en fonction de juges destitués en 2007 sous le régime militaire.

Le mouvement s'était alors brusquement amplifié, menaçant de dégénérer en violences, mais avait été désamorcé lorsque M. Gilani avait annoncé le 16 mars que le gouvernement, dans un revirement spectaculaire, cédait à toutes les demandes de l'opposition. La crise a considérablement affaibli le président Zardari, obligé finalement de céder sous la pression de la rue.

Des désaccords sont apparus dans la gestion de cette crise entre le chef de l'État et son Premier ministre, notamment après la décision présidentielle de placer la province du Pendjab sous administration fédérale (loi du gouverneur) après la mise à l'écart de Shahbaz Sharif. "Je m'oppose fermement à la loi du gouverneur. Je vais m'efforcer qu'il y soit mis fin le plus vite possible", a réaffirmé dimanche M. Gilani.

AFP/VNA/CVN

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