Interrogé dans l'émission "60 minutes" sur la chaîne de télévision américaine CBS, M. Obama a confié que sa décision la plus difficile depuis son arrivée à la Maison Blanche avait été celle "d'envoyer plus de troupes en Afghanistan", soit 17.000 soldats supplémentaires.
"Je pense que c'est la bonne chose à faire", a-t-il dit. "Mais nous ne pouvons pas penser qu'une approche purement militaire en Afghanistan va résoudre tous nos problèmes", a-t-il ajouté, alors qu'il doit dans les prochains jours dévoiler une nouvelle stratégie pour tenter de contrer une insurrection montant en puissance ces 2 dernières années, malgré la présence de plus de 75.000 soldats étrangers.
"Ce que nous cherchons à avoir, c'est une stratégie globale. Et il doit y avoir une stratégie de sortie. On doit donner le sentiment que ce n'est pas un glissement perpétuel", a-t-il souligné.
La "priorité numéro un" en Afghanistan, où la guerre contre l'insurrection des talibans dure depuis 7 ans, doit consister à "s'assurer qu'Al-Qaïda ne peut pas attaquer le territoire américain, les intérêts américains et nos alliés", a-t-il affirmé. "Et il y a toute une gamme de choses que nous avons besoin de faire au service de cette priorité".
"Nous devons renforcer les capacités économiques de l'Afghanistan. Nous devons renforcer nos efforts diplomatiques vis-à-vis du Pakistan", et "avoir une approche plus régionale" du problème afghan, a-t-il fait valoir.
"Cela ne va pas être facile en Afghanistan à beaucoup d'égards", a-t-il prévenu, en admettant que "c'était plus facile en Irak qu'en Afghanistan", un pays beaucoup plus pauvre, plus illettré, moins équipé en infrastructures, et doté d'une frontière avec le Pakistan où les zones tribales du Nord-Ouest servent de base arrière aux insurgés.
Système financier reste vulnérable
M. Obama a également indiqué que le monde financier restait soumis à des "risques systémiques", où la faillite d'une ou plusieurs institutions majeures en entraînerait beaucoup dans leur chute et pourrait conduire à une "dépression".
"Je crois qu'il reste encore des risques systémiques", a déclaré M. Obama. "Certaines institutions sont si grosses que, si elles font faillite, elles entraînent beaucoup d'autres institutions financières avec elles. Et si toutes ces institutions financières font faillite en même temps, alors on pourrait voir une récession encore plus destructrice, et potentiellement une dépression", a ajouté M. Obama, qui a toutefois refusé de préciser quelles banques lui paraissaient se trouver dans la situation la plus précaire.
"Je suis optimiste (et je pense que) cela n'arrivera pas, parce que je crois que nous avons tiré des leçons de la Grande dépression" des années 1930, a ajouté le président américain.
Pendant la crise des années 1930, le gouvernement américain considérait qu'il n'était pas de son ressort d'éviter les faillites bancaires.
L'administration Obama devait présenter hier son plan pour soulager les banques de leurs actifs douteux, ce qui vise à les tirer d'une source essentielle de leurs difficultés pour leur permettre de relancer le crédit et, à terme, l'activité économique.
AFP/VNA/CVN