Bangladesh : le nouveau gouvernement veut mettre fin aux attaques contre des minorités religieuses

Le gouvernement intérimaire du Bangladesh, dirigé par le Nobel de la Paix, Muhammad Yunus, s'est engagé dimanche 11 août à mettre fin aux attaques contre des minorités religieuses, tandis qu'un nouveau président de la Cour suprême a prêté serment dans la foulée de la chute de la Première ministre Sheikh Hasina.

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Un couple d'Hindous prie devant un temple à Dacca le 9 août.
Photo : AFP/VNA/CVN

Après la fuite lundi 5 août de la Première ministre Sheikh Hasina à l'étranger, qui a mis fin à 15 ans d'un règne autocratique, de nombreuses informations ont fait état de violences contre des foyers, des temples et des entreprises de la communauté hindoue. Cette minorité religieuse, la plus importante dans ce pays d'Asie du Sud de 170 millions d'habitants en majorité musulmans, est en effet considérée comme apportant un appui indéfectible à la Ligue Awami, le parti de Mme Hasina.

"Les attaques contre des minorités religieuses en certains endroits ont été constatées avec une vive inquiétude", a affirmé dans son premier communiqué officiel le gouvernement intérimaire formé jeudi 8 août et chargé de piloter les réformes démocratiques au Bangladesh.

Nombreuses priorités

Le Nobel de la Paix et dirigeant intérimaire du Bangladesh, Muhammad Yunus, à Dacca le 9 août. Photo : AFP/VNA/CVN

Il a ajouté que ses membres, qui ont chacun le titre de "conseiller", se réuniraient pour "trouver des moyens de mettre un terme à ces attaques odieuses".

Le texte diffusé dimanche énumère de nombreuses autres priorités urgentes.

Le gouvernement a ainsi ordonné d'accorder un "soutien" aux familles des manifestants tués au cours des semaines d'actions de protestation qui ont abouti au départ de la Première ministre.

De plus, des fonds publics devront être consacrés au paiement des soins des personnes blessées au cours des troubles qui ont commencé début juillet et ont fait plus de 450 morts.

Le gouvernement a en outre promis qu'il ferait rouvrir le métro de la capitale Dacca d'ici la fin de la semaine.

Purge dans les institutions

Il a par ailleurs annoncé qu'il nommerait bientôt un nouveau gouverneur de la banque centrale, en remplacement de celui loyal à Mme Hasina.

Des manifestants prennent d'assaut le palais de la Première ministre Sheikh Hasina, le 5 août à Dacca, au Bangladesh.
Photo : AFP/VNA/CVN

Plus tôt dans la journée, un nouveau président de la Cour suprême, Syed Refaat Ahmed, a quant à lui prêté serment au lendemain de la démission de son prédécesseur, un autre allié de la cheffe du gouvernement déchue.

Celui-ci, Obaidul Hassan, avait quitté samedi ses fonctions, estimant qu'il ne lui était "plus possible" de les exercer, après un ultimatum de manifestants dont certains s'étaient rassemblés devant le bâtiment abritant de cette juridiction.

Le chef de la police a aussi été évincé.

"La loi de la foule"

Jeudi 8 août, l'économiste Muhammad Yunus, 84 ans, avait succédé à Sheikh Hasina, 76 ans, qui s'était enfuie en hélicoptère pour se rendre en Inde.

Les manifestations au Bangladesh avaient été déclenchées par la réintroduction d'un régime réservant près d'un tiers des emplois dans la fonction publique aux descendants d'anciens combattants de la guerre d'indépendance.

Des tracts politiques de la Première ministre Sheikh Hasina et de son père Sheikh Mujibur Rahman sur le sol du siège vandalisé de la Ligue Awami, quelques jours après le soulèvement étudiant, le 10 août à Dacca, au Bangladesh.
Photo : AFP/VNA/CVN

L'ancien pouvoir avait été accusé par les organisations de défense des droits humains de mettre à son service les institutions pour asseoir son emprise et éradiquer toute dissidence.

Le fils de Mme Hasina a pour sa part mis en garde contre un possible "chaos" si des élections n'étaient pas rapidement organisées, dans un entretien avec l'AFP.

"En ce moment au Bangladesh, c'est la loi de la foule", a dit de Washington, où il vit, Sajeeb Wazed Joy, 53 ans, ancien conseiller de sa mère, jugeant le gouvernement intérimaire "sans aucun pouvoir".

AFP/VNA/CVN

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