Automobile : la Norvège frôle son objectif de 100% de tout-électrique

La Norvège a frôlé son objectif de ne vendre que des voitures zéro émission à compter de cette année, le tout-électrique ayant représenté 95,8% des nouvelles immatriculations en janvier, un niveau sans équivalent dans le monde.

>> Norvège : inauguration d'un site sous marin de stockage du CO2

>> En Norvège, 89% des voitures neuves vendues en 2024 étaient électriques

Borne de recharge électrique de voitures à Oslo.
Photo : AFP/VNA/CVN

Les voitures électriques se sont écoulées le mois dernier à 8.954 exemplaires sur un total de 9.343 ventes, a annoncé lundi 3 février le Conseil norvégien d'information sur le trafic routier (OFV).

Sur les 50 modèles les plus vendus, seuls... deux n'étaient pas tout-électriques, le premier arrivant seulement en 33e position, a précisé l'OFV.

À titre de comparaison, la part de l'électrique en Europe était de 13,6% en 2024, en baisse pour la première fois depuis l'envol des ventes en 2020, selon le lobby des constructeurs (ACEA).

"On n'a jamais vu ça (...) Si le reste de l'année continue comme le mois de janvier, nous nous rapprocherons très rapidement de l'objectif 2025", s'est félicité Øyvind Solberg Thorsen, le directeur d'OFV, cité dans un communiqué.

"Mais si l'on veut passer la ligne d'arrivée avec 100% de voitures électriques, il est nécessaire de maintenir les incitations qui rendent rentable le choix d'une voiture électrique par rapport à d'autres modèles", a-t-il ajouté.

La Norvège s'est fixé l'objectif de ne vendre que des voitures zéro émission neuves à compter de 2025, soit dix ans avant l'Union européenne (UE).

Contrairement à Bruxelles, les autorités norvégiennes n'ont pas fait le choix d'interdire les moteurs thermiques, mais ont plutôt misé sur une politique d'incitations généreuses.

Les voitures électriques neuves sont ainsi très largement exemptées de taxes alors que celles à carburant fossile sont lourdement taxées, rendant l'achat des premières financièrement attractif.

Outre ce système de bonus-malus avantageux, les voitures électriques ont longtemps bénéficié de passe-droits comme la gratuité des péages urbains et du stationnement dans les parkings publics, ou la conduite dans les couloirs de bus.

Chargeurs omniprésents

Ces avantages ont en partie été rognés avec le temps, mais la voiture électrique est entrée dans les moeurs.

"C'était une décision en premier lieu motivée par des considérations climatiques et environnementales", témoigne Frode Hvattum, un quinquagénaire dont le foyer possède deux voitures électriques.

"Une autre raison, c'était bien sûr tous les avantages qui vont avec", ajoute ce père de trois enfants qui se présente comme "un enthousiaste de la cause climatique".

Dans sa rue de Baerum, faubourg résidentiel d'Oslo, les Tesla, Audi et autres Volkswagen électriques sont légion, mais aussi de plus en plus les marques chinoises, aux prix souvent compétitifs. Et presque chaque maison a un garage muni d'un chargeur.

La Norvège -qui est, paradoxalement, le plus gros exportateur d'hydrocarbures d'Europe de l'ouest- a aussi tissé à l'échelle nationale un réseau de chargeurs ultra-rapides qui permet d'estomper la "rekkeviddeangst", l'angoisse de l'autonomie limitée.

Une condition indispensable pour Frode Hvattum qui, comme beaucoup de Norvégiens, se rend souvent dans son chalet de montagne, à quelques heures de route d'Oslo.

"C'est moins compliqué maintenant que le réseau est si développé. On n'a pas besoin de planifier le trajet autant qu'avant", explique-t-il, disant mettre à profit les pauses recharge de "15-20 minutes" pour faire ses courses.

Pari gagné

Même si les ventes de tout-électrique n'atteignent pas exactement 100% cette année, les professionnels estiment que l'objectif pourra être considéré comme atteint.

"On devrait finir l'année entre 95 et 100%, et même dans le haut de cette fourchette", se félicite la secrétaire générale de l'Association norvégienne des véhicules électriques, Christina Bu, auprès de l'AFP.

D'autant que la fiscalité sur les moteurs thermiques et sur les hybrides rechargeables -plus propres mais fonctionnant tout de même partiellement à l'essence ou au diesel- va encore être alourdie à partir du 1er avril.

Selon l'OFV, le diesel n'a représenté que 1,5% des nouvelles immatriculations en janvier, l'essence 0,4%, et les hybrides rechargeables 1%.

"Les dirigeants politiques ne peuvent pas se reposer sur les lauriers", prévient toutefois Mme Bu.

"Il faut conserver les avantages à l'usage, comme les rabais sur les péages urbains, pour que la transition vers l'électrique se fasse aussi sur le marché de l'occasion", souligne-t-elle.

AFP/VNA/CVN

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top