Au Kirghizstan, l'avenir incertain d'une rare forêt ancestrale de noyers

Au Kirghizstan, la forêt de noyers sauvages d’Arslanbob, la plus ancienne au monde, est aujourd’hui en péril. "La forêt était tellement dense avant. Maintenant, il y a beaucoup moins d’arbres", se souvient Assel Alicheva, 70 ans, qui continue de ramasser les noix, ressource vitale pour la région de Djalal-Abad.

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Femme cherchant des noix à Arslanbob, au Kirghizstan, le 21 octobre. 
Photo : AFP/VNA/CVN

Pour les habitants, cette récolte est souvent le seul revenu disponible. "C’est notre gagne-pain. Il n’y a pas d’autres options", confie Arno Narynbaïeva, 53 ans.

Mais la production décline rapidement. Les étés plus chauds provoquent la chute et le noircissement des noix, tandis que les mauvaises récoltes s’enchaînent. Jazgoul Omourzakova, revendeuse locale, explique que les volumes sont passés de 15 tonnes par jour dans les années 2000 à trois ou quatre tonnes aujourd’hui. Le noyer, fragile face à la chaleur, souffre particulièrement du réchauffement de l’Asie centrale, déjà de 1,5°C en trente ans, selon l’expert Zakir Sarymsakov.

À cela s’ajoute le surpâturage. Depuis la chute de l’URSS, les vaches errent dans la forêt, dévorant les jeunes pousses et piétinant le sol, empêchant la régénération naturelle et favorisant la désertification. Les coupes illégales de bois, longtemps utilisées comme combustible, aggravent la menace. Le garde-forestier Ibraguim Tourgounbekov tente de limiter ces pratiques, sanctionnant les infractions et sensibilisant la population.

Cassage de noix à Arslanbob, au Kirghizstan, le 22 octobre. 
Photo : AFP/VNA/CVN

Pour préserver la forêt, des alternatives économiques sont envisagées. Tourgounbekov propose de transformer les noix en huiles ou parfums exportables, valorisant ainsi le produit et incitant les habitants à protéger les arbres. Le tourisme durable pourrait également devenir une source de revenus complémentaires.

La jeune génération s’engage aussi. Le lycéen Abdoulaziz Khalmouradov, 16 ans, fabrique de l’huile de noix après les cours et rêve d’augmenter sa production pour l’exportation. "Le tourisme à Arslanbob est peu développé. Si le nombre de visiteurs augmente, les volumes suivront. Dès que nous aurons les certifications, nous pourrons exporter", assure-t-il.

Entre traditions séculaires et défis climatiques, la forêt d’Arslanbob illustre la nécessité de concilier économie locale et préservation de la nature. Pour ces habitants, l’avenir des noyers et de leur patrimoine repose autant sur leur engagement quotidien que sur l’innovation économique et touristique.

AFP/VNA/CVN

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