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| Une employée de la société belge Permafungi présente un emballage biodégradable produit à partir de champignons, le 12 novembre 2025 à Bruxelles. |
| Photo : AFP/VNA/CVN |
Fondée sur un idéal écologique, Permafungi cherche à concurrencer les emballages en polystyrène dérivés du pétrole. L’entreprise de 12 salariés s’est d’abord fait connaître en recyclant le marc de café pour produire des champignons comestibles, avant d’ouvrir, après deux ans de travaux, une usine dédiée à l’emballage.
Le procédé est simple : la sciure de bois et d’autres déchets industriels sont placés dans des moules, où le mycélium se développe pour prendre la forme voulue par le client. Après séchage, les emballages sont démoulés et prêts à l’usage. "Fini la pétrochimie. Ici, les champignons poussent grâce au recyclage de l’eau de pluie et à la coopération des machines", affirme Julien Jacquet. L’usine, équipée de panneaux solaires et d’un local à vélos en bois, s’inscrit dans les tendances écologiques actuelles et se prépare à répondre à la future législation européenne rendant tous les emballages recyclables d’ici 2030.
Pour soutenir le projet, Permafungi a reçu deux millions d’euros de subventions européennes et régionales, ainsi qu’un million d’un investisseur privé, le fonds suisse Après-Demain, intéressé par des entreprises à impact environnemental. Des partenariats sont déjà en cours avec des vignobles, une marque de montres et une enseigne de bougies. Le PDG espère atteindre trois millions d’euros de chiffre d’affaires dans trois ans.
Malgré l’engouement, les défis sont réels. Les produits fossiles restent moins chers, et la mise à l’échelle des biomatériaux reste complexe. Luc Vernet, spécialiste en agriculture et alimentation, rappelle que de nombreux projets à base de champignons ont vu le jour depuis les années 2000, mais ont souvent été freinés par les coûts et la concurrence des plastiques bon marché.
Pour Permafungi, le pari est double : produire localement en ville tout en offrant une alternative durable et rentable. L’usine bruxelloise s’installe à quelques centaines de mètres de l’ancienne usine Audi, fermée en février, symbole d’une désindustrialisation que la myco-entreprise espère inverser.
AFP/VNA/CVN


