Au Congrès mondial de l'UICN, une "nouvelle liste rouge" d'animaux menacés

L'Organisation internationale de protection de la nature, l'UICN, ouvre jeudi 9 octobre à Abou Dhabi son congrès mondial, qui dévoile une "liste rouge" actualisée des espèces menacées.

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Un pangolin à ventre blanc qui a été sauvé de trafiquants d'animaux à Kampala, en Ouganda, le 9 avril 2020.
Photo : AFP/VNA/CVN

Cette liste des espèces végétales et animales à "risque d'extinction" les classe sur une échelle de sept degrés, depuis "préoccupation mineure" jusqu'à "éteinte".

Actuellement, "sur les 169.420 espèces étudiées, 47.187 sont classées menacées", soit plus d'un quart, indique l'UICN. Les coraux (dont 44% des espèces sont menacées) et les amphibiens (41%) suscitent le plus d'inquiétude.

Des chiffres actualisés et le nom des espèces pour lesquelles la situation s'aggrave doivent être divulgués à Abou Dhabi.

Les Émirats arabes unis, après Marseille en 2021, accueillent à leur tour ce congrès de l'Union internationale pour la conservation de la nature, organisé tous les quatre ans.

Urgence

Le constat est à chaque fois inquiétant pour la biodiversité sur la planète. De plus en plus d'animaux souffrent de l'artificialisation des milieux naturels, du changement climatique et de la pollution de l'eau, de l'air et des sols, tous induits par l'expansion incontrôlée des activités humaines.

Cette photo prise le 7 mars 2022 montre l'état actuel des coraux sur la Grande Barrière de corail, au large des côtes de l'État australien du Queensland.
Photo : AFP/VNA/CVN

D'après l'agence onusienne pour la biodiversité, l'IPBES, ces 30 à 50 dernières années, les divers indicateurs de la biodiversité ont baissé de 2 à 6% chaque décennie.

"Le programme du Congrès reflète l'urgence et l'ambition de notre époque" pour trouver des solutions au problème, affirme la secrétaire générale de l'Agence pour l'environnement d'Abou Dhabi, Shaikha Salem Al Dhaheri.

La directrice générale de l'UICN, la Costaricaine Grethel Aguilar, souligne "l'ampleur de l'ambition et la possibilité réelle de fournir les solutions dont nous avons besoin pour construire une planète où l'humanité et la nature pourront prospérer ensemble".

Le Congrès de l'UICN vote sur des motions qui, une fois adoptées, deviennent des résolutions. Elles ne sont pas juridiquement contraignantes pour les États membres, contrairement aux textes de la COP, la conférence de l'ONU sur le climat, organisée cette année à Belém (Brésil) du 10 au 25 novembre.

Mais elles peuvent "façonner l'agenda international", indique à l'AFP une source au sein de l'UICN, et par exemple permettre une "accélération" dans des domaines où sont négociés ou envisagés des traités.

"Le plus démocratique"

Le vote le plus suivi concernera deux motions concurrentes au sujet de la "biologie de synthèse". Cette discipline, prisée notamment de l'industrie pharmaceutique ou de l'agro-industrie, explore les possibilités de modifier ou imiter le vivant, notamment sa génétique, avec tous les risques éthiques que cela comporte.

Une tortue de boue de Vallarta, une espèce microendémique menacée par le braconnage, à Guadalajara, dans l'État de Jalisco au Mexique.
Photo : AFP/VNA/CVN

Une motion appelle à un "moratoire" sur ces techniques. Ses rédacteurs, dont l'association française Pollinis, affirment que "le génie génétique appliqué aux espèces sauvages dans les écosystèmes naturels, notamment dans les aires protégées, n'est pas compatible avec les pratiques, les valeurs et les principes de la conservation de la nature".

Une autre motion, dont les rédacteurs estiment que la biologie de synthèse, encadrée, pourrait "compléter" les efforts de conservation, propose une politique de l'UICN qui ne puisse "être interprétée ni comme un soutien ni comme une opposition à la biologie de synthèse".

Les organisateurs attendent 10.000 délégués, ainsi que 5.000 autres congressistes issus de la société civile. C'est nettement plus qu'il y a quatre ans, où la pandémie de COVID-19 perturbait encore les voyages.

Le congrès de l'UICN revendique d'être le "rassemblement le plus démocratique de la communauté internationale de la conservation". Il réunit des États et agences publiques d'un côté, et des organisations non gouvernementales, de défense de l'environnement ou des peuples autochtones de l'autre.

AFP/VNA/CVN

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