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L'hexane est un solvant neurotoxique massivement utilisé par l'industrie agroalimentaire pour extraire les huiles végétales. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Alors que les maladies neurodégénératives et "les troubles endocriniens tels que l'obésité infantile et l'infertilité masculine" augmentent en France, et que "l'épidémie de maladies chroniques" représente déjà les deux tiers des remboursements de l'Assurance maladie, il faut "réduire à la source et dans l'assiette les risques pour la santé publique", font-ils valoir.
Or l'hexane, un solvant issu de la distillation du pétrole utilisé pour l'extraction des huiles végétales (soja, tournesol, colza), est un "neurotoxique avéré, toxique pour le système reproducteur chez l'homme et la femme, et perturbateur endocrinien (qui) fait depuis dix ans l'objet d'alertes" d'agences nationales de la sécurité sanitaire, selon cette tribune.
Ses auteurs appellent à "réduire l'exposition des Français à l'hexane" en révisant les seuils autorisés, voire en l'interdisant au profit d'alternatives "mécaniques ou biosourcées et biodégradables" utilisées dans le bio.
Cette substance "provoque des atteintes irréversibles du système nerveux périphérique" a établi l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail en 2014. L'Institut national de recherche et sécurité a confirmé qu'une "exposition chronique entraîne des polynévrites périphériques pouvant évoluer vers des paralysies", tandis que l'Agence européenne des produits chimiques l'a reclassée en "neurotoxique avéré" en 2024, rappelle la tribune.
Le 22 septembre, un rapport de Greenpeace a montré la présence de résidus d'hexane dans 36 produits alimentaires (huiles, beurre, laits, poulet) sur les 56 testés, à des quantités inférieures aux seuils règlementaires (1 mg/kg). Mais ces quantités, "obsolètes et peu contraignantes", se fondent sur des études fournies par les industriels en 1995, a souligné l'ONG, demandant l'interdiction de l'hexane.
La Commission européenne a chargé en mai l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) de réévaluer "la sécurité de l'utilisation de l'hexane" dans l'agroalimentaire, qui doit faire l'objet d'une prochaine mission d'information parlementaire en France.
AFP/VNA/CVN