"Les suspects ont avoué leur participation non pas seulement à l'attentat dans le métro, mais ils ont aussi sur la conscience les attentats commis le jour de l'Indépendance (en 2008 à Minsk) et à Vitebsk (en 2005 dans l'Est du pays)", a déclaré M. Loukachenko à la télévision bélarusse.
Le chef de l'État a en outre "ordonné d'examiner toutes les déclarations des figures politiques" au Bélarus. "Nous cherchons les complices et les commanditaires. Ces figures de la prétendue cinquième colonne pourraient montrer leurs cartes et nous indiquer qui est le commanditaire", a-t-il dit.
M. Loukachenko a utilisé à plusieurs reprises par le passé l'expression "cinquième colonne", par laquelle il désigne le "complot" présumé de l'opposition et des Occidentaux contre lui. "Il faut tous les faire venir et les interroger sans égard pour la démocratie et les lamentations des Occidentaux larmoyants", a ajouté M. Loukachenko.
Plus tôt dans la journée, le parquet général bélarusse avait annoncé l'arrestation de deux suspects dans l'attentat du métro de Minsk, soulignant qu'il s'agissait de citoyens du Bélarus qui "sans aucun doute se connaissent depuis longtemps". "Deux suspects ont été interpellés", a déclaré le procureur général adjoint, Andreï Chved, cité par l'agence Interfax. "Les images vidéo montrent bien comment le suspect arrive à la station Koupalovskaïa, passe à la station Oktiabrskaïa, comment sur le quai il laisse un sac sous un banc et s'en va tout en faisant quelque chose avec la main dans la poche de sa veste, après quoi l'explosion se produit", a ajouté le magistrat, précisant que le suspect était né en 1986.
Ces déclarations confirment l'hypothèse avancée le 12 avril par le ministre de l'Intérieur, Anatoli Koulechov.
Il avait déclaré le 12 avril que l'explosion avait été provoquée par une bombe caché sous un banc du quai de la station Oktiabrskaïa, et que l'engin explosif, d'une puissance de cinq à sept kilos d'équivalent TNT, avait selon toute vraisemblance été déclenchée à distance.
Un expert en explosifs du ministère russe de la Défense avait indiqué de son côté que l'engin artisanal a été fabriqué par un professionnel qui en connaissait les effets destructeurs.
Par ailleurs, un groupe d'enquêteurs d'Israël est arrivé mercredi à Minsk pour assister les policiers bélarusses dans l'enquête sur l'attentat est sans précédent. La Russie a aussi apporté son aide en dépêchant des experts au Bélarus.
AFP/VNA/CVN