"Pas à pas, les réacteurs de la centrale avancent vers la stabilité. Le niveau de fuites radioactives est en train de baisser", a-t-il dit lors d'une conférence de presse.
Interrogé sur l'apparente contradiction entre ses propos et la décision d'élever au niveau 7 de gravité l'accident à Fukushima Daiichi (N°1), M. Kan a répondu : "nous avons réévalué le niveau en nous basant sur des vérifications de l'étendue des émissions radioactives parfois élevées".
L'Agence japonaise de sûreté nucléaire a décidé de classer l'accident au rang maximum de 7 sur l'échelle des évènements nucléaires et radiologiques (INES), le plaçant au même degré de gravité que la catastrophe de Tchernobyl (1986).
M. Kan a promis de "partager l'expérience du Japon avec le reste du monde pour éviter que de tels accidents se reproduisent". "Nous avons causé beaucoup de problèmes au monde et nous devons expliquer en détails notre expérience", a-t-il reconnu.
Le chef du gouvernement s'est excusé auprès des agriculteurs et pêcheurs touchés par les radiations. "Je présente mes plus profondes excuses pour l'arrêt de la commercialisation de leurs produits", a-t-il dit.
Plusieurs sortes de légumes, ainsi que le lait cru, originaires des préfectures proches de la centrale nucléaire, ont été frappés d'interdiction de vente, en raison d'un taux élevé de radioactivité. À ce sujet, M. Kan a déclaré : "la santé des citoyens est le principe directeur des décisions du gouvernement".
Il a par ailleurs appelé les Japonais à "reprendre leur vie normale" et à consommer, après la période de retenue qu'ils se sont imposée au lendemain de la catastrophe du 11 mars dans le Nord-Est, dévasté par un séisme et un tsunami géants qui ont fait plus de 27.000 morts et disparus.
"Les gens de la région m'ont dit qu'ils allaient se redresser à mesure que le Japon retrouvera des forces. Il nous a été dit qu'il faudrait mettre fin à une trop grande retenue", a expliqué le chef du gouvernement, qui s'est rendu à deux reprises dans les zones sinistrées.
"J'ai une proposition : reprenons une vie normale, du mieux que nous pouvons, sans sombrer dans l'abstinence, tout en exprimant de la compassion pour les gens qui ont été affectés par le désastre", a-t-il insisté.
"Je pense que la consommation des produits provenant des régions touchées par la catastrophe naturelle est une façon de venir en aide. Profitons de ces produits, consommons-les et soutenons la région avec enthousiasme".
Le Premier ministre a fait un parallèle avec la reconstruction du Japon au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. "À l'occasion de ce désastre, j'ai bon espoir que le même état d'esprit se développe pour reconstruire le pays."
AFP/VNA/CVN